Démolition à Foulamadina : désarroi et appels au secours des commerçants

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Le marché de Foulamadina, un des points névralgiques de la commune de Sonfonia à Conakry, vit une démolition sans précédent depuis le mercredi 8 janvier 2025. Cette opération, menée dans le cadre de l’éradication des zones criminogènes, plonge de nombreux commerçants dans une profonde incertitude.

Les autorités affirment que cette mesure vise à débarrasser la zone des activités illicites, notamment des bandes criminelles et des pratiques de prostitution. Mais pour les commerçants, c’est un coup dur. M’mawa CAMARA, qui tenait deux magasins dans le marché, a vu sa vie basculer en l’espace de quelques heures. « Les autorités nous avaient prévenus qu’elles viendraient pour démolir, en affirmant qu’il y avait des bandits et des prostituées ici. Pourtant, nos boutiques ne sont pas des lieux de débauche. Nous ne faisions que travailler pour nourrir nos familles. »

Alertée par des voisins, elle a dû se précipiter pour sauver ses marchandises. « Quand ils ont commencé, j’étais chez moi. Des gens m’ont appelée pour me dire que les démolitions avaient commencé. J’ai rapidement vidé mes deux magasins et ramené tout chez moi. Mais aujourd’hui, je ne sais plus quoi faire. Je suis veuve, j’ai des enfants à nourrir, à habiller, et à envoyer à l’école. Comment vais-je m’en sortir ? »

M’mawa n’est pas la seule dans cette situation. Beaucoup de commerçants dénoncent le manque de préparation et de solutions de relogement. Selon eux, les autorités avaient initialement assuré que leurs boutiques n’étaient pas concernées par la démolition. « Ils avaient marqué d’une croix les lieux ciblés et nous avaient dit que nos magasins étaient épargnés. Pourquoi ont-ils changé d’avis ? Ici, il n’y avait que des commerçants honnêtes. Les zones problématiques sont ailleurs », explique-t-elle avec amertume.

Dans leur détresse, les commerçants interpellent les autorités et le président de la République, le général Mamadi DOUMBOUYA. Ils demandent un accompagnement pour retrouver un espace où ils pourraient reprendre leurs activités. « Ce marché était notre vie. Nous avons besoin d’un lieu pour continuer à travailler. Nous ne voulons pas tomber dans la misère. »

Alors que les bulldozers poursuivent leur travail, une question persiste : comment concilier les impératifs de sécurité publique avec la protection des moyens de subsistance des citoyens ? Pour les commerçants de Foulamadina, la réponse tarde à venir, et l’espoir de reprendre une vie normale reste suspendu aux décisions des autorités.

Mamadouba CAMARA

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