Cyanobactéries meurtrières : l’empoisonnement des rhinocéros blancs met en lumière une crise écologique au Zimbabwe

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Le lac Chivero, situé près de Harare, est devenu le théâtre d’une tragédie environnementale qui inquiète les écologistes et les défenseurs de la faune sauvage. Les rhinocéros blancs, emblématiques du Zimbabwe, ont été victimes d’un empoisonnement causé par des cyanobactéries, des microorganismes toxiques également dangereux pour l’homme.

Ces cyanobactéries prolifèrent dans les eaux polluées du lac, où la municipalité d’Harare déverse ses eaux usées, selon le porte-parole de ZimParks, l’autorité responsable de la gestion des parcs nationaux. Ce n’est pas la première fois que la faune locale souffre de cette pollution : la semaine dernière, trois zèbres, quatre gnous et plusieurs chèvres sont morts après avoir consommé l’eau contaminée.

Face à cette menace, les gardes de ZimParks ont tenté de protéger les rhinocéros blancs en aménageant des points d’eau artificiels avec de l’eau propre. Malheureusement, ces efforts n’ont pas suffi. Pour éviter de nouvelles pertes, les autorités ont décidé de transférer les autres rhinocéros du parc vers des zones plus sûres.

Le rhinocéros blanc, classé comme quasi menacé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a déjà frôlé l’extinction à la fin du XIXe siècle. Bien que sa population ait augmenté grâce aux efforts de conservation, cet incident met en évidence la fragilité de cet équilibre.

Le sort du rhinocéros noir, en revanche, est encore plus préoccupant. En danger critique d’extinction, sa population au Zimbabwe a été divisée par sept depuis les années 1970.

Cette situation souligne une crise écologique majeure : la gestion insuffisante des déchets à Harare et ses conséquences sur les écosystèmes. Le lac Chivero, autrefois source de vie, se transforme progressivement en piège mortel pour les animaux et potentiellement pour les humains qui dépendent de ses eaux.

Des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger ces espèces emblématiques et restaurer l’écosystème du lac. Cela passe par un meilleur traitement des eaux usées, une surveillance stricte des pollutions et des efforts accrus de conservation.

La mort de ces rhinocéros n’est pas seulement une perte pour la biodiversité du Zimbabwe, mais un signal d’alarme mondial sur les conséquences de la pollution et du manque de gestion écologique.

Mamadouba CAMARA

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