Étalons héroïques : le Burkina Faso renverse la Guinée équatoriale en trois minutes de folie
Le football africain a encore offert l’un de ces scénarios renversants dont il a le secret. Mercredi soir, le Burkina Faso a dû puiser dans ses dernières ressources pour venir à bout d’une vaillante équipe de Guinée équatoriale, battue 2-1 au terme d’un match intense, marqué par un incroyable retournement de situation dans les arrêts de jeu.
Dès le coup d’envoi, les Étalons affichent clairement leurs ambitions. Installés dans le camp adverse, ils imposent un rythme élevé, monopolisent le ballon et multiplient les offensives. La domination burkinabè est nette, renforcée par une supériorité numérique acquise en cours de rencontre après l’expulsion d’un joueur équato-guinéen. Tout semblait alors réuni pour une victoire tranquille. Mais le football n’obéit pas toujours à la logique.
Contre le cours du jeu, la Guinée équatoriale parvient à surprendre la défense burkinabè et ouvre le score. Un véritable coup de froid pour les Étalons, pourtant maîtres du match. Malgré les occasions, les frappes cadrées et la pression constante, le réalisme fait défaut. Les minutes s’égrènent, la frustration gagne les joueurs comme les supporters, et le spectre d’une défaite injuste commence à planer.
À l’approche du temps additionnel, le Burkina Faso jette ses dernières forces dans la bataille. Les centres se succèdent, les défenseurs montent, le public retient son souffle. Et c’est dans ces instants où tout semble perdu que naissent parfois les plus belles histoires. Dans les arrêts de jeu, les Étalons trouvent enfin la faille et égalisent, libérant tout un banc et un peuple derrière son équipe.
Mais l’exploit ne s’arrête pas là. Portés par cet élan soudain, les Burkinabè repartent à l’assaut sans attendre. Trois minutes suffisent pour renverser totalement la rencontre. Sur une dernière action pleine de détermination, le Burkina Faso inscrit le but de la victoire. Le stade explose, les joueurs se jettent les uns sur les autres, conscients d’avoir vécu un moment rare.
Cette victoire arrachée au forceps en dit long sur le caractère de cette sélection burkinabè. Au-delà de la domination et de la supériorité numérique, c’est surtout la force mentale qui a fait la différence. Refuser d’abdiquer, croire jusqu’au bout, transformer la pression en énergie positive : les Étalons ont donné une véritable leçon de résilience.
Pour la Guinée équatoriale, la déception est immense. Longtemps héroïque malgré l’infériorité numérique, l’équipe a payé cher son manque de lucidité dans les dernières minutes. Mais sa performance mérite le respect, tant elle a su faire douter un adversaire pourtant supérieur sur le papier.
Ce succès, obtenu dans la douleur, pourrait compter lourd pour la suite de la compétition. Il renforce la confiance du groupe burkinabè et rappelle à tous que le Burkina Faso ne lâche jamais rien. Mercredi soir, les Étalons n’ont pas seulement gagné un match, ils ont prouvé qu’ils possédaient ce supplément d’âme qui fait les grandes équipes.
Mamadouba CAMARA
