Le climat social déjà tendu dans le secteur de l’éducation en Guinée vient de franchir un nouveau cap. Après des semaines de discussions laborieuses et d’attentes prolongées, les échanges entre l’intersyndicale de l’éducation et le gouvernement ont finalement débouché sur une rupture nette. Aucun compromis n’a pu émerger malgré l’implication du Conseil national du dialogue social (CNDS), ouvrant la voie à une crise qui pourrait profondément perturber l’année scolaire.
Après plusieurs semaines de pourparlers intenses, l’intersyndicale de l’éducation et le gouvernement guinéen n’ont finalement pas réussi à trouver un terrain d’entente. Les discussions, menées sous la médiation du Conseil national du dialogue social (CNDS), se sont achevées dans la nuit sans aucun compromis, plongeant le secteur éducatif dans une nouvelle zone de turbulences.
Les échanges ont pourtant été longs et éprouvants. Plus de quatorze heures de négociations ininterrompues n’ont pas permis d’aplanir les divergences autour des revendications portées par les organisations syndicales. Face à l’impasse, les représentants de l’intersyndicale ont quitté la table des discussions, estimant que les conditions n’étaient plus réunies pour poursuivre.
Peu après minuit, Aboubacar Diesto Camara, porte-parole de l’intersyndicale, a pris la parole pour annoncer officiellement la décision tant redoutée : une grève générale et illimitée à partir du lundi 1er décembre 2025, sur toute l’étendue du territoire national. Dans son message, il a appelé les enseignantes et enseignants de Guinée à se mobiliser massivement et à respecter rigoureusement le mot d’ordre jusqu’à l’obtention de réponses concrètes à leurs revendications.
Ce mouvement social, qui intervient à un moment crucial pour le calendrier éducatif, risque d’impacter fortement le fonctionnement des écoles, collèges et lycées du pays. Les parents d’élèves, déjà éprouvés par les perturbations récurrentes de ces dernières années, s’inquiètent d’un blocage prolongé qui pourrait retarder le déroulement normal des cours.
Pour l’heure, le gouvernement ne s’est pas encore exprimé sur les suites des négociations interrompues. Mais une chose est certaine : l’annonce de cette grève générale place la Guinée face à un nouveau défi social, dans un secteur aussi sensible que stratégique. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si un éventuel rapprochement reste possible ou si le bras de fer va s’enliser.
Mamadouba CAMARA