Examen de sortie reporté : Les élèves des écoles techniques entre frustration et colère

0

Ce mardi 10 juin 2025 devait marquer un tournant pour les élèves de l’enseignement technique en Guinée. Les épreuves de fin de formation étaient attendues avec impatience par des centaines de candidats à travers le pays. Mais au lieu de se retrouver en salle d’examen, ces jeunes se sont retrouvés dans les rues, déboussolés et en colère.

En cause, deux raisons majeures : d’une part, le report officiel de l’examen, consécutif à la décision des autorités de décréter de nouveaux jours fériés ; d’autre part, et plus gravement encore, l’absence des procès-verbaux (PV) indispensables pour composer.

À Conakry, la tension est montée d’un cran. Plusieurs étudiants des écoles techniques ont manifesté leur mécontentement en se rassemblant devant leurs centres d’examen. Pour eux, l’administration a failli à son devoir.

« On nous a toujours dit que nos PV seraient disponibles avant l’examen. Et aujourd’hui, on apprend qu’ils ne sont pas prêts. Comment peut-on nous empêcher de passer notre examen après toutes ces années d’efforts ? », s’indigne un étudiant croisé devant un centre fermé.

Le sentiment d’abandon est palpable. Les candidats affirment avoir respecté toutes les démarches : formations suivies, frais payés, stages effectués. Pourtant, ils disent être traités comme s’ils n’existaient pas.

Une manifestante, les larmes aux yeux, partage son désespoir :
« Nos parents se sont endettés pour que nous puissions apprendre un métier. Aujourd’hui, à la veille de notre diplôme, c’est l’incertitude totale. Ce n’est pas juste. »

Les manifestants dénoncent aussi un manque de communication de la part du ministère de l’Enseignement technique. Ils demandent des explications claires, des responsabilités et surtout, une solution urgente.

« Nous ne voulons pas de discours. Nous voulons nos PV et une date précise pour nos examens. Nos vies sont en jeu », crie un autre jeune, brandissant une pancarte.

En attendant, l’inquiétude grandit, et avec elle, le risque d’un blocage plus large si la situation persiste. À travers leurs cris et leurs pancartes, ces élèves demandent simplement ce qui leur est dû : le droit de passer leur examen et de bâtir un avenir.

Mamadouba CAMARA

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.