Guinée : La grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis CAMARA fait débat
Ce vendredi 28 mars 2025, le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, a pris la décision de gracier le capitaine Moussa Dadis CAMARA pour des raisons de santé. L’ancien chef de la transition de 2009 purgeait une peine de vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité, notamment en lien avec le massacre du 28 septembre 2009.
Ce drame, qui s’est déroulé au stade de Conakry, avait coûté la vie à au moins 156 personnes et fait des centaines de blessés, selon un rapport des Nations unies. En outre, au moins 109 femmes avaient été victimes de violences sexuelles. La responsabilité de Moussa Dadis CAMARA dans ces événements avait été reconnue par la justice guinéenne, ce qui avait conduit à sa condamnation.
L’annonce de cette grâce présidentielle suscite une vive polémique. Si certains estiment que cette décision repose sur des motivations humanitaires, d’autres la considèrent comme un affront à la mémoire des victimes et un coup porté à la lutte contre l’impunité en Guinée.
Les familles des victimes, ainsi que plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, expriment leur indignation et redoutent un affaiblissement du processus de justice enclenché ces dernières années. De nombreuses voix s’élèvent pour demander des explications sur les critères ayant conduit à cette clémence.
Alors que le débat fait rage, cette grâce remet sur le devant de la scène la question de la justice et de la réconciliation en Guinée. Entre nécessité de tourner la page et exigence de justice, la décision du président Doumbouya risque de marquer durablement l’opinion publique et l’histoire politique du pays.
Mamadouba CAMARA