À Conakry, le Ramadan et le Carême rythment la vie des croyants, imposant recueillement et abstinence. Mais au-delà de la spiritualité, ces périodes impactent aussi des secteurs méconnus, notamment la prostitution, qui connaît une véritable crise.
Dans un bar discret de la haute banlieue, l’ambiance n’est plus à la fête. Les clientes, habituellement nombreuses, désertent les lieux, tandis que les rares résidentes encore présentes peinent à trouver des clients. R.G., gérant d’un établissement où ces activités s’exercent discrètement, observe la chute brutale de son chiffre d’affaires. « Avant le Ramadan, on pouvait gagner jusqu’à 8 millions de francs guinéens par nuit. Aujourd’hui, faire un million relève de l’exploit », confie-t-il, soucieux.
Les salles habituellement animées sont vides, et même l’espace VIP, dernier bastion des habitués, peine à attirer du monde. Entre contraintes religieuses et pression sociale, cette baisse d’activité oblige certaines à revoir leurs stratégies ou à suspendre temporairement leur travail.
Chaque année, ces périodes de jeûne rappellent à quel point la religion influence le quotidien bien au-delà des lieux de culte, remodelant temporairement l’économie d’activités souvent invisibles mais bien ancrées dans la société.
Mamadouba CAMARA
