M23 : Comprendre la rébellion qui secoue la RDC et menace Goma
Le Mouvement du 23 mars (M23) est un groupe rebelle qui défie l’autorité du gouvernement congolais depuis plus d’une décennie. Après avoir été défait en 2013, il a refait surface en 2021 et progresse dangereusement vers la ville de Goma, au cœur de la province du Nord-Kivu. Mais quelles sont ses motivations et quel rôle joue le Rwanda dans ce conflit ?
Le M23 est né en 2012 d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise. Ses membres, principalement issus de l’ancien Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), reprochaient au gouvernement de ne pas respecter les accords de paix signés en 2009. Fort de ce prétexte, le groupe a rapidement pris le contrôle de vastes territoires, allant jusqu’à occuper Goma en novembre 2012. Cependant, une intervention conjointe de l’armée congolaise et des Casques bleus a conduit à sa défaite en 2013.
Mais la situation a basculé fin 2021, lorsque le M23 a repris les armes, lançant une série d’offensives qui lui ont permis de conquérir des zones stratégiques du Nord-Kivu. Malgré plusieurs cessez-le-feu, le conflit s’est intensifié, et les rebelles menacent désormais à nouveau la ville de Goma.
Un point de discorde majeur dans cette crise est le rôle présumé du Rwanda. Kinshasa accuse son voisin de soutenir activement le M23 dans une tentative d’exploitation illégale des ressources minières de la région. Un rapport de l’ONU affirme que l’armée rwandaise combat aux côtés des rebelles et dirige de facto leurs opérations. En réaction, la RDC a rompu ses relations diplomatiques avec Kigali et demande des sanctions internationales contre les autorités rwandaises.
De son côté, le Rwanda nie toute implication directe, affirmant que le M23 est un problème interne à la RDC. Il accuse Kinshasa de faire des Tutsis congolais un bouc émissaire et de négliger les revendications politiques du groupe.
Alors que les combats font rage et que la pression internationale monte, l’avenir du Nord-Kivu reste incertain. Goma, ville clé et refuge de milliers de déplacés, est désormais au cœur d’une bataille dont l’issue pourrait redéfinir l’équilibre de la région.
Mamadouba CAMARA