L’Union Africaine a proclamé un thème ambitieux et historique pour l’année 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations ». Cette déclaration marque un tournant dans la lutte pour la reconnaissance des injustices historiques infligées à l’Afrique et à ses descendants à travers le monde.
Ce thème s’inscrit dans une quête de réparation des séquelles laissées par des siècles d’esclavage, de colonisation et de pillages systématiques des ressources du continent. Ces violences inégalées, qui continuent d’affecter profondément les sociétés africaines et leur diaspora, exigent aujourd’hui une réponse à la hauteur des préjudices subis.
Les économistes africains sont mobilisés pour évaluer l’ampleur des pertes économiques subies par l’Afrique à travers ces époques d’exploitation. Leur mission consiste à proposer un chiffrage concret des réparations, une tâche titanesque mais indispensable pour asseoir des revendications claires et justifiées. Parallèlement, les juristes africains travaillent à identifier les mécanismes juridiques permettant d’obtenir réparation. Ils envisagent de porter ces dossiers devant les tribunaux africains, mais aussi devant les juridictions des anciennes puissances esclavagistes et coloniales, telles que la France, ainsi que devant des tribunaux internationaux compétents.
Ce projet ne se limite pas à des revendications symboliques : il s’agit d’une démarche pragmatique et urgente pour rendre justice à un continent longtemps réduit au silence. Pour les panafricanistes, c’est une opportunité de mobiliser les forces intellectuelles, politiques et sociales de l’Afrique et de sa diaspora dans une lutte commune pour l’équité, la dignité et la reconnaissance.
Le défi est immense, mais il reflète une volonté collective de redéfinir les relations historiques et de rétablir une part de justice. Alors que l’année 2025 s’annonce comme un moment clé, les Africains et leurs alliés doivent se préparer à agir avec détermination pour concrétiser cet ambitieux projet de réparation.
Mamadouba CAMARA
