N’Zérékoré : En 2 mois de Stage les Etudiants de l’Université de N’Zérékoré transforment l’eau de mer en eau potable
C’est en défendant leur rapport de stage devant le jury présidé par Dr Oumar KEÏTA, que ces étudiants du département d’hydrologie de la Faculté des Sciences de l’Environnement de l’Université de N’Zérékoré, ont exposé les résultats des travaux de stages ce mardi 25 juin 2024.
Dans son introduction Alhasane DIAKITE, de la Licence 4 hydrologie précise « L’eau est abondante sur terre, elle représente 1380 millions de km3. Toutefois elle est constituée d’eau de mer (97,2%) et de glace (2,15%) utilisable directement. L’eau douce, facilement disponible (lacs, fleuves, certaines eaux souterraines), ne représentent que 0,07% de la ressource totale soit environ un million de km3. La répartition de cette eau est très inégale. En effet, dix pays se partagent 60% des réserves d’eau douce et vingt-neuf autres principalement en Afrique et au Moyen-Orient, sont au contraire confrontés à une pénurie chronique d’eau douce. Dans ces pays, selon le Water Ressources Institute, 250 millions d’individus, ne disposent pas aujourd’hui du minimum vital d’eau défini à 1000 m3 par habitant et par an. 400 millions de personnes vivent en stress hydrique, estimé entre 1000 et 2000 m3 par habitant et par an. Et on estime que 2,5 milliards de personnes pourraient souffrir du manque d’eau en 2050 compte-tenu de l’évolution de la démographie et de l’augmentation des consommations d’eau (Del Yannis, 2003).
Un rapport récent de l’UNICEF et de l’organisation Mondiale de la santé(OMS) indique que 13% de la population mondiale n’a pas accès à une source d’eau de qualité satisfaisante. Malgré des progrès importants, le problème de l’eau potable se pose toujours et représente un enjeu économique et technique.
La Guinée, souvent surnommée le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest en raison de ses nombreux bassins fluviaux, fait face à des défis majeurs en matière d’eau potable, comme : Manque de capacité de production insuffisante
Elle est confrontée à un manque criard d’eau potable. Dans la plupart des quartiers de Conakry, les ménages n’ont vu aucune goutte d’eau couler dans les robinets depuis plus d’une décennie. Et le peu de quartiers desservis, l’eau arrive à compte-goutte et avec une qualité qui reste à désirer.
Or, aujourd’hui, plus de la moitié de la population guinéenne n’a pas accès à des sources améliorées et à des services d’assainissement.
Sur ce, selon une enquête de l’UNICEF, dans ce pays, plusieurs enfants de moins de 5ans meurent à cause des maladies hydrique ou manque de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène.
Pour faire face à cette pénurie annoncée d’eaux, de nouvelles techniques de production d’eaux potable devront être mise en place pour satisfaire les besoins de la population croissante. C’est dans ce cadre nous avons choisi ce thème intitulé Transformation de l’eau de mer en eau potable »
Consternant les objectifs de cette étude il précise « l’objectif de ce stage est de transformer l’eau de mer en eau potable par dessalement afin de favoriser l’accès de l’eau potable à la population »
Au titre des objectifs spécifiques Mohamed Meli CISSE dit « Les objectifs spécifiques suivants sont conçus pour favoriser la réalisation de l’objectif général : Déterminer les paramètres physico-chimiques de l’eau de mer avant le traitement et déterminer les paramètres physico-chimiques de l’eau mer traitée. »
A l’issus de cette étude les candidats sont parvenu à la conclusion « Au terme de notre travail, nous pouvons conclure que le taux de sel est élevé dans les eaux de mer au niveau de la plage de Bénarès. En plus la turbidité de cette eau est élevée, qui serait due au rejet des déchets par la population dans la mer qui pourrait être à l’origine du changement de la couleur de l’eau.
Au point de vu chaque prélèvement montre une augmentation du taux de sels pendant la journée.
- La concentration totale des sels dissous varie en fonction du lieu, la proportion des composants les plus importants reste à peu près constante.
- 99,3% de l’eau sur terre est trop salée (Océans), soit située dans des régions inaccessibles (Calottes glaciaires). De plus, le reste de l’eau répartie sur le globe.
- Les besoins en eau de l’industrie et de l’agriculture sont de plus en plus élevés.
- Ils existent des processus continus pour concentrer et dissoudre l’eau de mer afin d’avoir une eau de consommation tels que : la distillation thermique et l’osmose inverse.
Dans le cadre de l’apport de l’Université à la Communauté, les candidats sont parvenus aux recommandations suivantes :
A l’autorité Universitaire de N’Zérékoré de :
- Maintenir et de nettoyer régulièrement les équipements pour éviter l’accumulation de sel et de dépôts des substances pendant la transformation de l’eau.
- Améliorer l’efficacité énergétique, envisagez d’utiliser des sources de chaleur renouvelable (Panneau solaire) Pour chauffer l’eau de mer.
- L’accompagnement de l’autorité régionale et universitaire dans ce type de projet.
- Mettre des appareils et équipements à la disposition des étudiants.
A l’Etat guinéen
- L’accompagnement du gouvernement Guinéen dans tous le processus des réalisations des infrastructures comme : la décision de création d’une usine de dessalement ; la mise en place d’un laboratoire chimie-analytique avec tous les équipements à l’appui.
- Faire de ce projet une matière de discipline dans les institutions d’enseignement supérieure du pays.
- Mener un travail en profondeur avec la population côtière. En les associant et sensibilisant pour la gestion des eaux de mer »
Très satisfait de la qualité du travail, Dr Oumar KEÏTA, Président du Jury précise « la maitrise du sujet par les candidats, montre à suffisance le caractère sérieux qui a caractérisé leur temps de stage. Un travail scientifique doit être soutenu par la rigueur et la discipline mais aussi l’originalité et son impact pour la communauté conforment à l’autre mission de l’Université (service à la communauté). C’est sur ces fondement que le jury accepte le travail, tout en appelant le étudiants et le maitre de stage de tenir compte des différentes recommandations » conclura-t-il.
Quant à Monsieur Alhassane DIALLO, maitre de Stage il revient sur le parcours de ce groupe de 7 étudiants « Cela nous fait aujourd’hui plus de 2 mois que je travaille avec ces étudiants. Nous avons été à Conakry pour ces travaux avec la plus grande rigueur. C’est ce qui nous vaut le présent résultat qui a été apprécié par le jury. C’est l’occasion pour moi de remercier les autorités de l’Université de N’Zérékoré notamment Monsieur le Recteur Dr Oumar KEÏTA, pour l’appui mais aussi la qualité des équipements du Laboratoire de Chimie Analytique qui nous a permis de réaliser essentiellement des analyses et des transformations qui nous ont conduit à transformer l’eau de mer en eau potable ».
A noter que le Jury composé du Président Dr Oumar KEÏTA, du Rapporteur M. Tamba Siama KOMANO et Madame M’Balia, membre ont donné une moyenne de 9 sur 10 au groupe à la suite de la présentation et des questions réponses.
De N’Zérékoré pour le leréveil224.info
Thierno Amadou DIALLO