Ce lundi 6 janvier 2025 ne ressemble pas à un début de semaine ordinaire sur la corniche nord de Conakry. Habituellement envahie par des files interminables de véhicules et animée par le va-et-vient des passants, cette grande artère s’est réveillée dans une ambiance de calme inhabituel. L’appel à manifester lancé par les Forces vives de Guinée a transformé le visage de cette zone stratégique, où les activités économiques semblent marquer le pas.
À 11 heures, les embouteillages coutumiers ont disparu, remplacés par une circulation étonnamment fluide. De nombreuses boutiques et commerces, pourtant essentiels à la vitalité du quartier, ont gardé leurs rideaux baissés. Quelques habitants osent s’aventurer dans les rues, mais leur prudence est visible. La méfiance flotte dans l’air, et chaque geste semble calculé.
En parallèle, les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens pour sécuriser la ville. Des véhicules blindés et des agents de police équipés se tiennent à chaque intersection clé, surveillant la moindre agitation. Le dispositif impressionnant reflète la crainte d’un éventuel débordement. Cependant, jusqu’à présent, aucun incident n’a été rapporté, et la situation reste sous contrôle.
Ce début d’année, loin d’être synonyme de renouveau, met en évidence un climat de tension et d’incertitude. Les revendications portées par l’opposition continuent de polariser la société guinéenne, tandis que la capitale, prise entre manifestations et sécurité renforcée, tente de retrouver son souffle.
Mamadouba CAMARA.
