Interdiction du port de cagoule en Guinée : la fin de l’anonymat pour les taximotos ?

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Le mardi 22 octobre 2024, la Direction Générale de la Police Nationale de Guinée a annoncé une mesure drastique qui pourrait bien bouleverser le quotidien des conducteurs de taxi-motos et de leurs passagers. Désormais, le port de cagoule est strictement interdit sur tout le territoire national, une interdiction particulièrement ciblée envers les conducteurs de taximotos, accusés de masquer leur visage pour échapper à toute identification.

Cette décision, communiquée officiellement, invite les citoyens à ne plus monter derrière un conducteur de moto au visage couvert. Selon le communiqué, le port de la cagoule est en contradiction avec les règlements encadrant cette activité. « La direction générale de la police nationale constate avec regret le port de cagoules par certains conducteurs de taxi motos pour masquer leurs visages. Un tel comportement est contraire à l’arrêté encadrant l’activité des taximotos en Guinée. »

En réponse à cette situation, la police a été claire : toute personne interpellée portant une cagoule, que ce soit en moto ou en voiture, sera considérée comme un délinquant. Ce message fort vise à renforcer la sécurité dans un contexte où les conducteurs de taximotos sont de plus en plus suspectés d’être impliqués dans des activités criminelles. Déjà en septembre dernier, le Commissaire divisionnaire Abdoulaye Sano avait pointé du doigt ces conducteurs, les accusant d’agir en association avec des bandits. Il n’avait pas hésité à déclarer : « C’est eux qui transportent les bandits. Ils sont même en association avec les bandits. »

Cette interdiction vise donc à lutter contre un fléau grandissant, celui du banditisme facilité par l’anonymat des conducteurs encagoulés. Désormais, la police nationale s’engage à renforcer la vigilance et à mettre hors d’état de nuire ces délinquants dissimulés. Pour les conducteurs de moto-taxis, la fin du port de la cagoule marque peut-être la fin d’une certaine forme d’anonymat, mais aussi un nouveau chapitre dans la régulation de leur métier.

Alors que cette décision entre en vigueur, reste à voir comment elle sera accueillie par les principaux concernés et si elle parviendra à répondre aux préoccupations sécuritaires croissantes du pays.

Mamadouba CAMARA

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