Cameroun : l’opération « Ville morte » paralyse Douala après la réélection de Paul Biya
Au Cameroun, la journée du lundi 3 novembre a pris des allures de protestation silencieuse à Douala. En réponse à l’appel du principal opposant Issa Tchiroma Bakary, la capitale économique a largement observé l’opération « Ville morte » pour contester la réélection du président Paul Biya, âgé de 92 ans.
Commerces fermés, circulation réduite, rues presque vides : le mot d’ordre a été suivi par de nombreux habitants décidés à manifester pacifiquement leur désaccord avec le huitième mandat que s’apprête à entamer le chef de l’État, au pouvoir depuis 1982.
À Yaoundé en revanche, la capitale politique, la situation est restée calme. Les activités administratives et commerciales se sont poursuivies normalement, sans écho visible à l’appel à la désobéissance civile. Un contraste qui illustre la fracture entre une Douala frondeuse et une Yaoundé plus prudente, placée sous une forte surveillance sécuritaire.
Issa Tchiroma Bakary, déjà à l’origine de précédentes manifestations postélectorales ayant causé la mort d’au moins quatre personnes à Douala selon les autorités régionales, avait appelé les Camerounais à rester chez eux pour « témoigner de leur mécontentement ».
Malgré les avertissements du gouverneur régional contre toute tentative de déstabilisation, l’opposition promet de maintenir la pression. Ses partisans voient dans cette journée de « Ville morte » un signal fort : celui d’un peuple qui aspire à l’alternance et à un nouveau souffle politique pour le Cameroun.
Mamadouba CAMARA