La tension monte à l’Université Julius Nyerere de Kankan. Ce mardi 28 octobre 2025, la section locale du Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNAESURS) a annoncé un arrêt total de travail à partir de ce mercredi 29 octobre à 8 heures. Une décision qui intervient après plusieurs mois de frustrations liées, selon les enseignants, à une série de manquements graves de la part de la direction universitaire et du pool financier.
Dans son préavis de grève, le SNAESURS dénonce notamment le non-respect des engagements pris lors des accords du 11 avril 2025, signés entre le rectorat et la section syndicale, sous la médiation de la CRDG. Ces engagements, censés apaiser les tensions au sein du corps professoral, n’auraient jamais été appliqués, d’après les responsables syndicaux.
Les raisons de la colère
Parmi les griefs formulés par les enseignants figurent :
- Le manque de respect du pool financier envers les travailleurs, jugé humiliant et démotivant pour le personnel enseignant et administratif ;
- La réalisation de travaux au sein de l’université sans respect des règles de passation des marchés publics, ni consultation préalable du rectorat ;
- Les coupures prolongées d’électricité et la pénurie d’eau sur le campus depuis le mois d’août 2025, rendant les conditions de travail et d’apprentissage insupportables ;
- Le non-paiement des frais de mission du personnel ayant participé au séminaire de renforcement des capacités à Conakry ;
- Et enfin, la mauvaise gestion présumée des fonds alloués à l’Université Julius Nyerere.
Pour plusieurs enseignants, cette grève est l’expression d’un ras-le-bol généralisé face à ce qu’ils qualifient de “mépris institutionnalisé”. Certains estiment que les conditions de travail se sont considérablement dégradées ces derniers mois, sans réaction visible des autorités universitaires.
“Nous avons patienté, dialogué, et même proposé des solutions. Mais rien n’a changé. Aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix que de suspendre les cours jusqu’à ce que la vérité et la justice soient rétablies au sein de notre université”, aurait déclaré un membre du bureau syndical sous couvert d’anonymat.
Cette grève, si elle se poursuit, risque de paralyser complètement les activités pédagogiques et administratives de l’Université de Kankan. Étudiants et parents redoutent déjà un retard prolongé dans le calendrier académique, voire une année compromise si le dialogue ne reprend pas rapidement entre les deux parties.
Pour l’heure, aucune réaction officielle du rectorat n’a été enregistrée. Le SNAESURS, de son côté, maintient sa position et promet de ne lever le mot d’ordre de grève qu’après satisfaction totale de ses revendications.
Mamadouba CAMARA
