Publication Facebook détournée : deux jeunes condamnés pour offense au président Doumbouya

0

Le tribunal correctionnel de Kaloum a rendu son verdict ce mercredi 8 octobre 2025 dans une affaire pour le moins singulière. Deux jeunes, Amadou Kanté et Mohamed Hamidou Sylla, ont été reconnus coupables d’offense au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, pour une image truquée publiée sur Facebook.

L’affaire a commencé lorsqu’Amadou Kanté a partagé sur le réseau social une photo montée le montrant aux côtés du chef de l’État, sur un tapis rouge, comme s’il recevait des honneurs militaires. Rapidement, la publication est devenue virale, suscitant commentaires et réactions.
À la barre, le principal prévenu a affirmé qu’il ne s’agissait que d’un jeu sans mauvaise intention, visant, selon lui, à « vulgariser la nouvelle constitution ». « Je ne savais pas que c’était grave. Je suis dans l’esprit du CNRD. Je demande pardon au président, à la justice et à tout le monde », a déclaré Kanté, visiblement repentant.

Son ami, Mohamed Hamidou Sylla, a pour sa part expliqué avoir simplement repartagé l’image, croyant qu’elle était authentique. « J’étais fier de voir mon ami avec le président. Je ne savais pas que la photo était fausse », a-t-il expliqué.

Le procureur a requis un an de prison avec sursis contre les deux prévenus, estimant que la publication portait atteinte à l’image du chef de l’État, malgré les bonnes intentions affichées par les auteurs.
La défense, menée par Me Dabo, a plaidé pour la clémence, soulignant l’absence d’intention malveillante : « S’ils savaient qu’un simple partage d’image pouvait les mener en prison, ils ne l’auraient jamais fait », a-t-il insisté.

En délibérant, le tribunal a finalement décidé de les condamner chacun à une amende de 200 000 francs guinéens, assortie de l’obligation de supprimer leurs publications et de présenter des excuses publiques au président de la République.

Une affaire qui rappelle, à l’ère des réseaux sociaux, que la frontière entre humour et offense peut être ténue, et que la prudence reste de mise avant de cliquer sur « publier » ou « partager ».

Mamadouba CAMARA

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.