Gaza : écrire malgré la faim et les bombes
Depuis la fin mai 2025, l’enclave palestinienne vit au rythme de l’insoutenable. Bombardements, famine et tirs de l’armée israélienne ont déjà coûté la vie à plus de 1 760 personnes venues chercher un simple geste d’humanité : de la nourriture. L’ONU tire la sonnette d’alarme, mais à Gaza, la vie continue tant bien que mal, portée par le courage de ceux qui refusent de s’éteindre.
Parmi eux, Rinad, une jeune écrivaine palestinienne d’une trentaine d’années. Chaque jour, malgré les ruines, malgré le vide de son estomac, elle s’accroche à son stylo comme à une arme silencieuse. Elle écrit, réfléchit, visite sa mère hospitalisée. Et quand la faim la ronge, elle transforme la douleur en mots.
« La faim, c’est un sentiment atroce, surtout quand on est un humain en 2025, » dit-elle d’une voix ferme. « Les gens meurent parce qu’ils n’ont plus rien chez eux. »
Ses nuits sont rythmées par deux ennemis : le bruit assourdissant des frappes autour de Khan Younis et l’ombre de la faim qui l’empêche de fermer les yeux. Pourtant, elle choisit de témoigner, d’écrire encore. Dans ses carnets se dessinent à la fois l’horreur et l’espérance, la souffrance d’un peuple et la conviction que sa voix doit traverser les murs.
Car à Gaza, la résistance prend mille visages. Celle de Rinad est faite d’encre et de papier. Elle écrit pour ne pas disparaître, pour que la mémoire de son peuple reste vivante, pour que le monde sache qu’au-delà des statistiques de morts et de destructions, il y a des vies qui aspirent à la dignité.
Dans l’obscurité de l’enclave, l’histoire de Rinad éclaire une vérité : tant qu’il restera une voix pour dire « nous existons », Gaza ne sera pas réduite au silence.
Mamadouba CAMARA