Le collectif d’avocats défendant l’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, est monté au créneau ce vendredi 7 mars 2025 pour dénoncer ce qu’il considère comme une violation flagrante des principes fondamentaux du droit. Lors d’une conférence de presse, Maître DINAH Sampil, figure clé de la défense, a fustigé la décision judiciaire rendue par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) le 27 février dernier.
Selon l’ancien bâtonnier, cette condamnation souffre d’une irrégularité majeure, car elle émane du même magistrat qui avait déjà statué sur l’affaire lors d’une audience précédente, le 13 décembre 2024. « La règle est claire : un juge ne peut pas se prononcer deux fois sur une même affaire. Or, dans ce dossier, le président Soumah a d’abord validé l’évacuation médicale de mon client avant de revenir pour le condamner. Cela constitue une entorse manifeste aux principes universels de justice », a-t-il dénoncé.
Cette prise de position relance le débat sur l’impartialité et la régularité des procédures judiciaires en Guinée, notamment dans les affaires politico-judiciaires très médiatisées. Le collectif de défense entend poursuivre son combat pour faire annuler la décision et rétablir, selon lui, le droit. Reste à voir quelle sera la réaction des autorités judiciaires face à ces accusations qui jettent une nouvelle ombre sur l’indépendance de la justice guinéenne.
Mamadouba CAMARA