En Guinée, la décision récente du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, suspendant les activités politiques des entités non autorisées, continue de faire couler beaucoup d’encre. Parmi les voix qui s’élèvent, le RPG Arc-en-ciel, principal parti d’opposition, exige que cette mesure s’étende également aux mouvements de soutien en faveur du CNRD, dénonçant une application sélective de la loi.
La semaine dernière, le département en charge des partis politiques et des ONG a rendu public un communiqué interdisant toute activité politique aux structures sans statut légal. Cette décision, qui vise officiellement à encadrer les pratiques politiques, a été accueillie avec scepticisme dans certains cercles politiques.
Boubacar Demba DANSOKO, un proche de l’ancien président Alpha CONDÉ, a critiqué cette démarche lors de l’assemblée générale du RPG samedi dernier. Selon lui, la régulation ne doit pas se limiter aux partis politiques mais s’appliquer également aux mouvements de soutien souvent accusés de troubler l’équilibre politique. Il a déclaré : « Nous pensons que le sérieux dont ils font état ne doit pas concerner uniquement les partis politiques. Ils doivent dire à ces organisations fantoches, ces mouvements de soutien, d’arrêter. S’ils ne le disent pas, cela veut dire qu’ils n’ont pas fait ce qu’ils devaient faire. »
Pour ce cadre du RPG, les autorités font preuve de partialité en permettant à certains partis politiques de reprendre leurs activités tout en fermant les yeux sur des mouvements informels soutenant le CNRD. Cette position soulève des interrogations sur l’équité et la transparence des décisions gouvernementales dans un contexte où le climat politique reste tendu.
Le débat met en lumière les critiques récurrentes sur la gestion du pluralisme politique en Guinée, où l’équilibre entre régulation et liberté reste un défi majeur. Tandis que les tensions politiques se multiplient, les appels à une gouvernance plus impartiale se font de plus en plus pressants.
Mamadouba CAMARA