Guinée_Budget 2025 : Une Présidence Renforcée Face à des Interrogations

0

La Loi de finances initiale (LFI) 2025, récemment promulguée par le président de la transition, le général Mamadi DOUMBOUYA, marque un tournant dans la gestion des finances publiques en Guinée. Le budget alloué à la présidence de la République connaît une augmentation significative, passant de 649,3 milliards GNF en 2024 à 689,2 milliards GNF en 2025. Cette hausse de près de 40 milliards GNF suscite des débats quant à sa justification et ses implications sur les autres secteurs stratégiques du pays.

La ventilation de ce budget révèle des priorités diversifiées : 156,4 milliards GNF pour les dépenses de personnel, 339,4 milliards GNF pour les biens et services, 90,8 milliards GNF pour les transferts, et 102,7 milliards GNF pour les investissements. Parmi ces investissements, 97,7 milliards GNF sont alloués à des projets et programmes spécifiques, tandis que 5 milliards GNF sont destinés à d’autres initiatives non incluses dans ces cadres. Ces allocations soulèvent une question essentielle : quels projets justifient une telle augmentation et en quoi contribuent-ils à la transition politique en cours ?

En parallèle, le budget de la Primature subit une légère diminution, passant de 122,9 milliards GNF en 2024 à 121,1 milliards GNF en 2025. Cette réduction contraste avec l’augmentation générale du budget de l’État, qui s’élève à 40 703,19 milliards GNF, contre 35 073,41 milliards GNF l’année précédente. Malgré cette hausse globale, le déficit public est estimé à 2,8 % du PIB, une donnée qui pose des défis pour l’équilibre économique.

Cependant, les interrogations demeurent. Comment cette augmentation du budget présidentiel impacte-t-elle des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé et les infrastructures, dont les besoins sont tout aussi pressants ? Ces interrogations sont d’autant plus pertinentes dans un contexte où la population attend des réponses concrètes aux défis sociaux et économiques.

Le débat sur l’efficacité et la transparence de l’utilisation des fonds publics est donc relancé. Si cette augmentation vise à renforcer la présidence pour gérer des projets structurants ou assurer une transition apaisée, elle doit être accompagnée d’une communication claire et de résultats tangibles. Dans le cas contraire, elle risque d’alimenter les critiques sur une gestion financière jugée déconnectée des priorités populaires.

Mamadouba CAMARA

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.