Côte d’Ivoire : Une Révision de la Liste Électorale qui Interroge la Démocratie

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La révision de la liste électorale en Côte d’Ivoire s’est achevée ce dimanche 17 novembre, clôturant un mois d’inscriptions cruciales en vue de la présidentielle d’octobre 2025. Cependant, cette étape essentielle suscite de vives critiques, notamment de l’opposition, qui juge le délai insuffisant pour atteindre l’objectif des 4,5 millions de nouveaux électeurs.

Des obstacles administratifs dénoncés :

Pour Sébastien Danon Djédjé, président exécutif du PPA-CI, la lenteur de l’administration dans la délivrance des documents nécessaires a pénalisé de nombreux Ivoiriens. « Beaucoup sont restés sur la touche », a-t-il déclaré, appelant à une prorogation de trois mois et à un recensement complémentaire en 2025.

Le PDCI-RDA partage cette position. L’avocat Jean-Chrysostome Blessy a exprimé son indignation dans le journal Nouveau Réveil, qualifiant d’« insignifiant » le nombre de citoyens actuellement habilités à voter. « Seulement 3 à 3,5 millions de personnes élisent le président. Cela interroge notre démocratie ! », a-t-il martelé.

Une réponse mitigée de la CEI :

Face à ces accusations, la Commission électorale indépendante (CEI) a rejeté la faute sur les partis politiques. Selon un responsable, il leur incombait de s’assurer que leurs militants disposent des documents requis. Malgré les critiques, la CEI rapporte avoir enregistré 500 000 nouvelles inscriptions ces derniers jours, un chiffre jugé loin des attentes de l’opposition.

Un enjeu démocratique majeur :

La révision de la liste électorale soulève des questions cruciales sur l’inclusion citoyenne et la crédibilité du processus démocratique en Côte d’Ivoire. Alors que le pays s’apprête à entrer dans une année préélectorale, les voix qui réclament une réforme du système et une meilleure organisation se font entendre avec force.

Pour l’heure, l’absence de prolongation semble acter une fin de l’opération, mais elle pourrait laisser des millions de citoyens hors du processus électoral. Une situation qui risque d’alimenter davantage les tensions politiques à l’approche de la présidentielle de 2025.

Mamadouba CAMARA

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