Kinshasa : Circulation Alternée pour Désengorger la Ville, mais des Défis Persistent
Pour tenter de remédier aux embouteillages interminables qui paralysent régulièrement Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, les autorités ont mis en place un système de circulation alternée sur certains axes. Ce projet, en phase expérimentale depuis dimanche, permet une gestion dynamique de la circulation en adaptant les voies aux flux d’entrée et de sortie du centre-ville selon les heures de la journée.
Sur le boulevard du 30 juin, une artère centrale à deux fois quatre voies, une portion de la chaussée a été temporairement convertie pour faciliter l’accès au centre le matin, puis pour fluidifier la sortie en fin de journée. Des policiers ont été déployés pour encadrer cette nouvelle organisation et informer les usagers, mais les premiers jours ont vu des embouteillages parfois plus intenses qu’à l’accoutumée, en raison d’un manque de sensibilisation.
Des Réactions Partagées et de Nouveaux Enjeux
Au lendemain de la première journée d’expérimentation, Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre en charge des Transports, a réuni les autorités pour un point d’étape, se montrant optimiste sur l’accueil de cette mesure. Valère Fumukani, directeur technique à la Commission nationale de prévention routière, souligne cependant les défis à relever : « La sensibilisation est le premier défi. Ensuite viennent les marchés pirates et la multiplicité des parkings anarchiques. Sans oublier l’état parfois dégradé de certaines chaussées. »
Malgré une acceptation globalement favorable des Kinois, certains obstacles risquent de compromettre l’efficacité de la mesure. Les syndicats de chauffeurs, par exemple, craignent que cette réorganisation entraîne une réduction du nombre de courses, pouvant ainsi impacter le coût des transports pour les passagers.
Des Solutions Attentivement Observées
La phase expérimentale se poursuit sur d’autres grands axes de Kinshasa. Mais pour obtenir des résultats durables, les autorités devront intensifier leurs efforts de sensibilisation, et envisager un entretien renforcé des infrastructures routières. Car si le dispositif est une avancée, il dépendra en grande partie de la collaboration entre usagers et autorités, pour qu’enfin, Kinshasa connaisse une circulation plus fluide et mieux organisée.
Mamadouba CAMARA
