Affaire Damaro Camara : Plaidoirie de la défense et dénonciation d’un procès politique
Vendredi 18 octobre 2024, les avocats de la défense de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, ont pris la parole devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) dans l’affaire de détournement présumé de 15 milliards GNF, destinés à la construction du siège de l’Assemblée nationale. Accusé de plusieurs chefs d’inculpation, dont le détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite, l’ancien président fait face à une peine potentielle de quatre ans d’emprisonnement.
Dans leur plaidoirie, les avocats de Damaro Camara ont vigoureusement réfuté l’ensemble des accusations portées contre leur client. Ils ont soutenu que les délits reprochés ne sont pas constitués, plaidant ainsi pour un renvoi pur et simple de toutes les charges retenues contre lui. Les chefs d’accusation, selon eux, manquent de fondements factuels et juridiques solides.
Invité à s’exprimer avant la clôture des débats, Amadou Damaro Camara a saisi l’occasion pour dénoncer ce qu’il considère comme un procès éminemment politique. Il a contesté les affirmations selon lesquelles il aurait défié la justice, affirmant qu’il s’agit d’une tentative d’obtenir coûte que coûte sa condamnation. « On me fait un procès politique de la part du représentant de l’État. Ce n’est pas normal », a-t-il déclaré, tout en déplorant « la justice des vainqueurs » dont il serait, selon lui, victime.
Camara, qui est en détention depuis près de trois ans, a également évoqué les accusations liées à son rôle dans la modification de la Constitution et le financement controversé du troisième mandat du président déchu. Il a rejeté en bloc ces allégations, arguant qu’il a toujours agi dans le respect des lois.
Le verdict de cette affaire qui continue de captiver l’opinion publique est attendu pour le 2 décembre 2024. La défense espère une décision en faveur de l’ancien président de l’Assemblée nationale, alors que la CRIEF devra trancher dans ce dossier complexe, mêlant accusations financières et considérations politiques.
Mamadouba CAMARA