Après trois mois d’arrêt, l’exploitation artisanale de l’or en Guinée reprend, mais cette fois sous de nouvelles conditions. Le gouvernement guinéen a officiellement levé, le 15 octobre 2024, la suspension de cette activité cruciale pour l’économie locale. Cet arrêt temporaire avait pour objectif de mettre en place une réglementation stricte garantissant un meilleur encadrement du secteur, tout en réduisant l’impact environnemental.
Lors de l’annonce, les ministres de l’Environnement et des Mines, accompagnés de leurs homologues de l’Administration du Territoire et des forces de sécurité, ont signé un accord qui fixe les bases de cette nouvelle ère pour l’exploitation minière artisanale. Cette collaboration entre plusieurs institutions traduit la volonté du gouvernement de s’assurer que les nouvelles mesures soient rigoureusement appliquées sur le terrain.
Le général Ibrahima Kalil CONDÉ, figure clé dans ce processus, a exprimé sa satisfaction face au respect de la suspension par les acteurs du secteur et a insisté sur la responsabilité des administrateurs locaux dans la mise en œuvre des nouvelles règles. Celles-ci visent non seulement à mieux protéger l’environnement, mais aussi à encadrer les pratiques des orpailleurs pour éviter les dérives qui, par le passé, ont fragilisé les écosystèmes.
Cette suspension a également révélé un autre enjeu majeur : l’abandon progressif de l’agriculture par les jeunes, qui préfèrent se tourner vers l’exploitation minière, jugée plus lucrative. Pour les autorités, il s’agit maintenant de trouver un équilibre entre ces deux secteurs afin de préserver la sécurité alimentaire tout en permettant une exploitation responsable des ressources minières.
Les orpailleurs et acteurs du secteur minier artisanal, bien que touchés par l’arrêt de leurs activités, se réjouissent de cette reprise. Ils voient dans cette nouvelle réglementation une opportunité de travailler dans des conditions améliorées, tout en contribuant à la préservation des richesses naturelles de la Guinée.
Cette décision marque une étape décisive pour le pays, qui mise désormais sur un développement minier plus respectueux de l’environnement et plus équilibré sur le plan socio-économique.
Mamadouba CAMARA