Mort mystérieuse du Dr Mohamed DIABATÉ : L’Ordre des Médecins exige justice et transparence

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L’Ordre National des Médecins de Guinée (ONMG) a exprimé sa profonde consternation face au décès tragique du Dr Mohamed Diabaté, pédiatre et chef de service à l’Hôpital Régional de Kankan, survenu le 26 septembre 2024 dans des circonstances troublantes à la Maison Centrale de Kankan. Ce décès, qualifié de non élucidé par l’ONMG, suscite de vives interrogations au sein de la communauté médicale et de l’opinion publique guinéenne.

Dr DIABATÉ, connu pour son dévouement au service des enfants malades, souffrait depuis trois ans de troubles psychiatriques nécessitant un suivi médical constant. Malgré son état de santé fragile, il n’a bénéficié d’aucun soin médical approprié en détention. Ses collègues avaient pourtant alerté sur la nécessité urgente d’une prise en charge adaptée, en vain. L’ONMG dénonce ce refus de soin, qu’elle assimile à une violation grave des droits humains, notamment le droit à la santé, même pour les personnes en conflit avec la loi.

Le choc et l’indignation ont été amplifiés par les propos controversés du préfet de Kankan, dont une déclaration récente, largement relayée sur les réseaux sociaux, laisse entendre une certaine légèreté, voire une menace implicite à l’égard de ceux qui défient l’autorité. Ces paroles, perçues comme une incitation à la violence, jettent davantage de doutes sur les véritables circonstances entourant la mort du Dr DIABATÉ.

Face à cette situation, l’ONMG réclame l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur les conditions de détention et les causes exactes de ce décès. L’Ordre se dit prêt à se constituer partie civile et à former un collectif d’avocats pour défendre ses intérêts et ceux de la famille du défunt.

L’ONMG rappelle enfin que la protection des détenus et leur accès aux soins relèvent de la responsabilité de l’État, et que toute négligence en ce sens constitue une atteinte aux droits fondamentaux. Cette tragédie, selon l’Ordre, sape les efforts de réformes prônés par le gouvernement, et met en péril les fondements d’un État de droit. Le corps médical, malgré le choc, réaffirme son engagement à poursuivre son sacerdoce, celui de sauver des vies, mais exige que justice soit faite pour l’un des leurs.

Mamadouba CAMARA

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