Côte d’Ivoire : Les Journées Nationales du Cacao et du Chocolat, un tournant pour l’avenir de la filière
Le rideau tombe ce 30 septembre 2024 sur les Journées Nationales du Cacao et du Chocolat (JNCC), un événement incontournable pour les acteurs du cacao en Côte d’Ivoire. Organisées au parc des expositions d’Abidjan, ces journées ont rassemblé les professionnels d’une filière vitale pour l’économie du pays, qui fait vivre environ six millions d’Ivoiriens, soit près d’un quart de la population. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, voit en cette rencontre un moment stratégique pour faire le point sur les enjeux et les perspectives de ce secteur en pleine transformation.
Le moment fort de cet événement a été l’annonce, très attendue, du prix minimum garanti du kilo de cacao pour la saison 2024/2025. Dans un contexte marqué par une flambée des cours mondiaux, cette annonce revêt une importance cruciale pour les producteurs locaux. Cette hausse des prix internationaux reflète à la fois une augmentation de la demande mondiale en cacao et des défis dans l’approvisionnement liés à des conditions climatiques instables.
Le cacao est un pilier de l’économie ivoirienne, contribuant largement aux revenus de l’État et à la subsistance des millions de familles qui en dépendent. Toutefois, le secteur fait face à plusieurs défis, notamment la lutte contre le travail des enfants, la déforestation et les faibles revenus des producteurs. Les JNCC ont ainsi permis d’aborder ces questions clés tout en mettant en lumière les efforts visant à promouvoir un cacao durable et équitable, tout en garantissant des revenus plus justes aux producteurs.
Pour les autorités ivoiriennes, ce salon est une vitrine permettant d’attirer des investissements, de renforcer les partenariats internationaux et de promouvoir la transformation locale des fèves de cacao. La transformation sur place représente un levier économique majeur, permettant à la Côte d’Ivoire de capter une plus grande part de la valeur ajoutée dans la chaîne du cacao et de créer des emplois locaux.
Avec l’annonce du nouveau prix minimum garanti, les producteurs ivoiriens peuvent espérer une meilleure rémunération pour leurs efforts dans un marché globalisé. Cependant, la volatilité des prix sur les marchés mondiaux et les pressions internationales pour un cacao plus éthique obligent le pays à s’adapter en permanence.
Les JNCC de 2024 auront donc été un moment clé pour tracer les grandes lignes d’un avenir prometteur, mais aussi semé de défis pour la filière cacao en Côte d’Ivoire.
Mamadouba CAMARA