La récente sortie du Ministre des Affaires étrangères de Guinée, Morissanda KOUYATÉ, affirmant que toutes les élections auront lieu en 2025, suscite une vive controverse au sein de l’opposition politique. Les Forces sociales de Guinée (FSG), une coalition influente dirigée par Abdoul SACKO, ont vigoureusement critiqué cette annonce, la qualifiant de non fondée et dénuée de toute “base technique”.
Lors de son intervention, le Ministre KOUYATÉ, en déplacement en France, a exprimé la volonté du gouvernement guinéen de respecter l’échéance électorale de 2025, un engagement qui, selon les Forces Sociales, ne repose sur aucun document officiel ni consensus politique. Abdoul SACKO s’interroge : « Sur quelle base technique, quel chronogramme, quel objectif et quel agenda cette déclaration a-t-elle été formulée ? »
Pour SACKO, cette annonce n’est qu’une tentative diplomatique de rassurer les investisseurs internationaux, sans pour autant tenir compte des réalités politiques et institutionnelles du pays. « Ce n’est pas en France que de telles déclarations devraient être faites, surtout en l’absence de consultations avec les acteurs nationaux concernés », a-t-il ajouté.
L’absence de dialogue et de consensus entre le gouvernement et les Forces Sociales, ainsi que d’autres acteurs politiques, soulève de sérieuses interrogations quant à la faisabilité d’un tel engagement pour 2025. La coalition appelle donc à plus de transparence et à l’organisation d’une véritable concertation nationale avant toute annonce publique liée aux élections.
Cette déclaration de Morissanda KOUYATÉ, bien que perçue comme une tentative de stabilisation diplomatique, risque ainsi d’accentuer la méfiance entre le gouvernement et l’opposition, dans un contexte où les tensions politiques ne cessent de croître en Guinée.
Mamadouba CAMARA