Ce matin, un vent de protestation souffle sur la commune de Kaloum, cœur administratif et des affaires de la capitale guinéenne. Des citoyens se sont rassemblés devant le siège de la Fédération Guinéenne de Football, entamant une marche en direction du marché Niger, sous les sons vibrants des fanfares. Cette mobilisation, observée par un journaliste d’Africaguinee.com, a attiré l’attention d’une équipe de gendarmerie, venue pour encadrer l’événement.
Les manifestants, soutenant le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), ont défilé malgré l’interdiction formelle des manifestations de rue, en vigueur depuis plus de deux ans. Cette interdiction avait été mise en place dans un contexte de tensions politiques croissantes suite à la prise du pouvoir par le CNRD en 2021.
Les partis d’opposition, notamment le RPG Arc-en-ciel et l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), ne cachent pas leur indignation. Ils dénoncent ce qu’ils perçoivent comme un « deux poids, deux mesures », mettant en lumière une prétendue violation des engagements pris par le CNRD. Selon eux, cette tolérance envers les manifestations pro-CNRD contraste fortement avec la répression des mouvements de contestation contre le régime.
Un Contexte Politique Tendu :
Cette manifestation survient dans un climat politique déjà électrique. Le CNRD, qui s’était engagé à assurer une transition rapide vers un régime démocratique, fait face à des critiques croissantes concernant la lenteur du processus de transition. La société civile et les partis d’opposition accusent les autorités de chercher à prolonger leur pouvoir, sous couvert d’une transition sans fin.
Les manifestations interdites sont perçues par beaucoup comme un symbole des restrictions des libertés publiques en Guinée. Si les autorités continuent à interdire officiellement les mouvements de contestation, les manifestations pro-régime, telles que celle d’aujourd’hui, semblent bénéficier d’une tolérance implicite.
Cette situation renforce les divisions entre les partisans du CNRD et ceux des forces d’opposition, faisant craindre une escalade des tensions politiques dans les semaines à venir.
Mamadouba CAMARA
