Une flambée de violence a secoué les districts de Kamara et Layadoula, tous deux situés dans la sous-préfecture de Nialia, région de Faranah. Les affrontements, survenus aux environs de 8 heures du matin, ont entraîné des dégâts humains et matériels considérables.
Le déclenchement de cette violente confrontation trouve son origine dans un conflit de longue date opposant ces deux localités au sujet de l’exploitation des ressources naturelles, en particulier les extractions de sable effectuées par une société chinoise dans une partie du fleuve Niger.
La trouble serait causée par l’arrestation d’un jeune du district de Layadoula dans le district voisin de Kamara, accusé de vol de carburant, a été le catalyseur de la violence. Malgré les tentatives de médiation, les tensions se sont exacerbées avec l’interdiction pour les citoyens de Layadoula d’accéder à leurs lieux de travail dans la société chinoise, déclenchant ainsi les affrontements.
Interrogé, Samba MARA, membre du bureau de la jeunesse de Layadoula s’exprime : « C’est le problème de sable qui est à l’origine. Malgré la médiation du patriarche de Faranah, le district de Kamara nous a dit de suspendre tous les cas sociaux entre les deux villages. Maintenant, c’est hier que le fils du vieux Kouramory de Layadoula a été pris par les citoyens de Kamara avec sa moto. Le soir, le vieux Kouramory est allé plaider pour la libération du jeune de Layadoula et sa moto, mais en vain. Ils ont catégoriquement refusé en disant que la moto est confisquée sauf quand les sages de Sankaran se retrouvent afin de trouver la solution. Mais avant cela, les femmes de Layadoula avaient décidé de pêcher dans la marre du village de Layadoula cette année sans la participation du district de Kamara. Les femmes du district de Layadoula ont dit cela au président du district de Kamara à titre informatif et élargir cette information à ses citoyens. Cela, c’était dans le but d’éviter des affrontements entre les deux villages », a-t-il dit.
Plus loin, il poursuit : « Automatiquement, le district de Kamara décide à son tour d’interdire aux citoyens de Layadoula de ne pas mettre les pieds sur le sol de Kamara, toute la circonscription géopolitique de Kamara à l’exception de la route nationale qui appartient à l’État. La brousse de Kamara est également interdite aux chasseurs de Layadoula . Ils ont mis en garde les citoyens de Layadoula que quiconque sera appréhendé à Kamara regrettera de son sort. Donc, en commémorant sa fête de marre, Layadoula a invité les citoyens du district de Gbanworaya qui est voisin à Kamara sans inviter les citoyens du district de Kamara, c’est ce qui a provoqué le mécontentement des citoyens de Kamara. Ce différend entre ces deux villages allait finir avant aujourd’hui, mais c’était le mois de Ramadan et les parents étaient à la mosquée pour les dix jours, donc, il fallait attendre dès après la fête et c’est ce qui a retardé les négociations entre les deux villages. Les femmes de Layadoula étaient vraiment énervées contre Kamara mais nous les hommes ne pouvions rien faire parce que c’est ce sont ces femmes-là qui gèrent les affaires de poissons » ajoute-t-il.
Quant à Layeba CISSÉ, représentant de la jeunesse de Kamara dit : « Effectivement, il y a eu affrontement ce matin entre ces deux villages. Layadoula avait interdit toutes les activités sociales et économiques entre nous et nous les avons interdit aussi. Suite à ça, c’est hier matin[dimanche, ndlr] que nous avons appréhendé un jeune de Layadoula avec sa moto et les bidons de gasoil. Il y a un de leurs sages nommé Kouramory qui est venu demander à ce qu’on relâche le jeune et sa moto mais nous avons refusé sa libération, sauf quand il sera corrigé comme la loi le dit. C’est le retour du vieux Kouramory à Layadoula qui incité les citoyens de Layadoula contre nous de Kamara. Ce matin, nous avons dit qu’on ne veut pas voir les fils de Layadoula ici à Kamara. C’est cette interdiction qui ne leur a pas plue et c’est ce qui a provoqué les affrontements entre nous », relate-t-il
Pour l’heure, il y a eu 32 blessés dont 4 étaient graves : 15 avaient le traumatisme crânien, 13 avaient des contusions simples. Parmi les 32 blessés, il y a 5 femmes et 27 hommes.
Mamadouba CAMARA