Grève dans l’éducation : l’Intersyndicale se déchire et le SLECG refuse de suivre le mouvement

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L’annonce d’une grève générale dans le secteur de l’éducation, prévue pour débuter le lundi 1er décembre 2025, a provoqué une onde de choc dans le milieu syndical guinéen. Alors que beaucoup s’attendaient à un front uni face au gouvernement, une fracture inattendue est apparue au sein de l’Intersyndicale, révélant des divergences profondes sur la conduite à tenir. Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a surpris en annonçant qu’il ne rejoindra pas immédiatement le mouvement tant que la voie du dialogue reste ouverte.

Selon les responsables du SLECG, l’avis de grève qui circule a été publié sans leur participation, ni leur accord. Le syndicat affirme que leur logo n’apparaît même pas sur le document, un détail qui, pour eux, résume l’ampleur de la discorde. Ils rappellent pourtant que lors de la dernière réunion, les trois structures syndicales avaient convenu de poursuivre les négociations tant qu’il existait une chance d’aboutir à un compromis avec les autorités.

Le SLECG explique que la délégation gouvernementale rencontrée jusqu’ici n’était pas composée de décideurs finaux. Certaines propositions ont été faites, mais elles ont été rejetées par le bloc syndical, qui a ensuite été invité à reprendre les discussions lundi en présence des ministres concernés. Pour le camp d’Aboubacar Soumah et de Kadiatou Bah, cette étape est indispensable avant toute escalade. C’est dans cet esprit qu’ils ont demandé à leurs camarades de maintenir l’unité jusqu’à ce dernier round. Mais la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation (FSPE) et le Syndicat national de l’éducation (SNE) ont, de leur côté, préféré maintenir la date du déclenchement de la grève.

Pour le SLECG, aller en grève en rang dispersé constitue un risque majeur, surtout dans un secteur aussi sensible que l’éducation. Le syndicat insiste sur le fait qu’il n’a jamais fui ses responsabilités dans les mouvements antérieurs, rappelant son rôle historique dans les mobilisations des enseignants. Mais cette fois, l’absence d’un front commun et la décision qu’il juge « précipitée » de ses partenaires l’obligent à marquer une pause.

Afin d’éclairer sa base et d’éviter toute confusion, le SLECG a convoqué une Assemblée générale extraordinaire ce samedi à midi, à son siège. L’objectif : expliquer en détail le déroulement réel des négociations et les raisons de leur position. Le syndicat appelle tous les enseignants et enseignantes à y participer massivement pour défendre ensemble une ligne claire, cohérente et unitaire.

Dans un contexte national où la tension sociale ne cesse de croître, cette division interne vient fragiliser un mouvement qui, pourtant, porte des revendications partagées par l’ensemble du corps éducatif. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si l’Intersyndicale saura recoller les morceaux ou si chaque organisation poursuivra sa propre stratégie. Une chose reste certaine : la crise qui secoue l’éducation guinéenne vient d’entrer dans une nouvelle phase.

Mamadouba CAMARA

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