Maroc : Pluie de Scandales au Parlement, 30 Députés dans le Collimateur de la Justice

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Jamais, dans l’histoire politique récente du Maroc, le Parlement n’avait été autant secoué par une vague de procédures judiciaires visant ses propres membres. Depuis 2021, pas moins de 30 députés, issus aussi bien de la majorité que de l’opposition, sont poursuivis ou ont déjà été condamnés pour corruption, détournement de fonds publics ou autres délits financiers. Ce chiffre record jette une ombre lourde sur l’institution censée incarner la voix du peuple et défendre l’intérêt général.

Les affaires, diverses et variées, vont de simples malversations dans la gestion de budgets locaux à des détournements de grande ampleur impliquant des millions de dirhams. Certaines enquêtes sont encore en cours, d’autres ont déjà débouché sur des verdicts et des peines, allant de lourdes amendes à des peines de prison ferme.

Sur les réseaux sociaux, la réaction des citoyens oscille entre indignation et sarcasme. Des montages satiriques circulent, rebaptisant l’hémicycle en « Parlement des affaires », tandis que d’autres internautes s’interrogent sur la crédibilité d’élus eux-mêmes rattrapés par la justice. « Comment défendre l’intégrité de l’État quand nos représentants sont eux-mêmes éclaboussés par les scandales ? », peut-on lire sur X (ex-Twitter).

Cette situation relance avec force le débat sur la probité des représentants et la nécessité de réformes profondes. Plusieurs voix, issues de la société civile, appellent à renforcer les mécanismes de contrôle, instaurer des procédures de transparence plus strictes et rendre inéligibles les élus condamnés pour des crimes financiers.

Le gouvernement, de son côté, se veut prudent, préférant rappeler que « toute personne est présumée innocente tant que la justice n’a pas tranché ». Mais pour de nombreux observateurs, cette avalanche d’affaires judiciaires constitue un signal d’alarme : l’ampleur de la corruption au sein même des institutions législatives met en péril la confiance des citoyens envers leurs dirigeants.

Alors que les prochains scrutins approchent, la question reste entière : le Maroc saura-t-il tourner cette page sombre et restaurer l’image de son Parlement, ou bien cette crise de confiance risque-t-elle de s’enraciner durablement dans l’opinion publique ?

Mamadouba CAMARA

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