En Guinée, la publication récente d’un rapport d’évaluation des partis politiques a suscité de vives réactions au sein de la classe politique, ouvrant un nouveau chapitre de tensions autour de la gestion de la transition en cours. Ce rapport, qui place 67 partis politiques, dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), sous observation pour une période de trois mois, accuse ces formations de ne pas avoir satisfait aux critères d’évaluation requis.
Cellou Dalein DIALLO, figure emblématique de l’opposition et leader de l’UFDG, a exprimé son indignation. Dans une interview accordée à Monde Afrique, il dénonce une tentative de « neutralisation » des partis critiques vis-à-vis du gouvernement de transition. « Le gouvernement tente de nous neutraliser parce que nous continuons de dénoncer la volonté du président de la transition de se présenter à la présidentielle », a-t-il affirmé, soulignant ainsi ce qu’il considère comme un abus de pouvoir visant à écarter les voix discordantes.
Cette mise sous observation des partis, qualifiée de mesure préventive par les autorités, est perçue par certains acteurs politiques comme une stratégie visant à museler l’opposition et à manipuler les règles de la transition en faveur du pouvoir en place. Pour Cellou Dalein DIALLO, cette situation pourrait compromettre la crédibilité et l’impartialité du processus démocratique en Guinée, d’autant plus que la question de la candidature potentielle du président de la transition à une élection présidentielle reste un sujet délicat.
La situation actuelle en Guinée, marquée par des tensions croissantes et des accusations réciproques, laisse présager une phase complexe pour la transition politique. Pour les observateurs, ce rapport pourrait accentuer la fracture entre le gouvernement de transition et l’opposition, alors que le pays aspire à retrouver une stabilité politique durable.
Mamadouba CAMARA