Alors que la Guinée se prépare à célébrer le 66e anniversaire de son indépendance, l’ancien président Alpha CONDÉ a pris la parole pour s’adresser à ses compatriotes. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, celui qui fut le premier président démocratiquement élu du pays a fermement dénoncé la transition actuelle dirigée par le Général Mamadi DOUMBOUYA. Alpha CONDÉ appelle à une fin rapide de cette transition qu’il juge « sanglante et dictatoriale ».
Dans son discours, Alpha CONDÉ a souligné l’urgence de restaurer ce qu’il considère comme « la dignité piétinée » du peuple guinéen sous le régime militaire en place depuis trois ans. Selon lui, il est impératif de rétablir un pouvoir légitime, librement choisi par le peuple : « D’ici la fin de l’année, les patriotes, qu’ils soient civils ou militaires, doivent se faire entendre. Toutes les forces politiques doivent se concentrer sur un seul objectif : arrêter ce coup d’État permanent contre l’avenir de la Guinée. »
Alpha CONDÉ n’a pas manqué de critiquer la manière dont le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) compte célébrer le 2 octobre 2024. Selon lui, la commémoration de l’indépendance est détournée en une campagne de légitimation pour la candidature du Général DOUMBOUYA à la présidence. « Ils veulent transformer le 2 octobre en propagande pour la candidature du chef de la junte, alors que nous avons toujours œuvré pour un partenariat de respect mutuel avec le reste du monde, contre toute forme de mainmise extérieure. »
Ce discours d’Alpha CONDÉ intervient dans un contexte tendu, où le régime militaire peine à organiser une transition démocratique promise depuis plusieurs années. Sa prise de position résonne comme un appel à l’unité et à la mobilisation des forces vives de la nation pour tourner la page de ce qu’il qualifie de dérive autoritaire.
Alors que la fête de l’indépendance se profile, ces propos ne manqueront pas de raviver les tensions politiques en Guinée, où l’incertitude quant à l’avenir démocratique du pays est plus vive que jamais.
Mamadouba CAMARA