La tension est montée d’un cran ce lundi après-midi au siège du parti FRONDEG, situé au quartier Tafory Gangan. Des délégués du parti ont manifesté pour exiger le paiement de primes qui leur auraient été promises à l’issue du scrutin présidentiel tenu le week-end dernier. Une mobilisation spontanée née d’un profond sentiment de frustration et de trahison, selon plusieurs participants rencontrés sur place.
D’après les manifestants, ces primes concernaient notamment la formation, le transport et les missions effectuées avant, pendant et après le vote. Autant d’engagements qui auraient été pris par des responsables locaux du parti afin de motiver les équipes déployées sur le terrain. Mais plusieurs jours après la fin du scrutin, de nombreux délégués affirment n’avoir perçu aucun franc, malgré leurs multiples démarches auprès de la coordination locale.
La situation s’est rapidement envenimée lorsque les protestataires ont investi les locaux du FRONDEG. Des slogans hostiles aux dirigeants ont été scandés, accusant ces derniers de manœuvres dilatoires et de non-respect de la parole donnée. Pour certains délégués, cette attitude fragilise non seulement la confiance interne, mais porte aussi atteinte à l’image du parti auprès de ses militants de base.
« Nous avons travaillé jour et nuit pour défendre le parti dans les bureaux de vote. On nous a promis des primes claires et précises. Aujourd’hui, on nous fait tourner en rond », a confié un délégué visiblement remonté. Un autre renchérit en parlant d’un manque de considération à l’égard de ceux qui, selon lui, ont été au front pendant toute la période électorale, parfois dans des conditions difficiles.
Sur place, l’atmosphère était électrique. Si la manifestation est restée globalement pacifique, la colère était palpable. Certains manifestants ont menacé de durcir le mouvement si aucune solution rapide n’est trouvée. Ils exigent une communication claire et un calendrier précis de paiement, estimant que le silence de la direction locale ne fait qu’aggraver la crise.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été rendue publique par les responsables du FRONDEG. Une source proche du parti évoque toutefois des difficultés organisationnelles et financières qui retarderaient le paiement des primes, tout en assurant que la question serait en cours de traitement. Une explication jugée insuffisante par les délégués, qui réclament des actes concrets plutôt que des promesses supplémentaires.
Cette affaire met en lumière une problématique récurrente au sein de nombreuses formations politiques, où les engagements pris envers les acteurs de terrain peinent parfois à être respectés après les échéances électorales. Pour les observateurs, la manière dont le FRONDEG gérera cette crise interne pourrait avoir des répercussions sur la mobilisation future de ses militants et sur la crédibilité de ses dirigeants.
En attendant, les délégués mobilisés à Tafory Gangan affirment rester déterminés à faire entendre leur voix jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Une situation délicate pour le parti, appelé à apaiser rapidement les tensions afin d’éviter une fracture durable au sein de ses rangs.
Mamadouba CAMARA