Le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a franchi une nouvelle étape dans sa volonté de moderniser le système éducatif guinéen. Le mardi 23 décembre 2025, le chef de l’État a procédé à l’inauguration officielle de trois écoles de type Barry Diawadou dans la capitale Conakry. Une cérémonie symbolique qui marque, selon les autorités, le début d’une nouvelle ère pour l’école publique en Guinée.
Les établissements inaugurés sont implantés à Petit Simbaya, dans la commune de Lambanyi, à l’école primaire Aïcha Bah dans la commune de Matoto, ainsi qu’à la Cité de l’Air, dans la commune de Gbessia. Trois zones urbaines fortement peuplées, où la pression démographique rendait urgente la construction d’infrastructures scolaires modernes et adaptées.
Chacune de ces écoles dispose de 18 salles de classe, avec une capacité d’accueil estimée à plus de 900 élèves. Des bâtiments modernes, conçus selon le modèle Barry Diawadou, qui se distingue par son architecture fonctionnelle et son ambition pédagogique. Les écoles comprennent deux blocs pédagogiques en R+2, des bureaux administratifs entièrement équipés, une trentaine de toilettes, ainsi que des aires de jeu destinées à favoriser l’épanouissement des enfants dans un cadre sain et sécurisé.
Au-delà de l’inauguration, c’est surtout l’annonce faite par le président de la transition qui a retenu l’attention. S’exprimant devant les élèves, les enseignants et les autorités locales, Mamadi Doumbouya a affiché une ambition claire et assumée. « Je suis sûr et certain, ces écoles pareilles, j’en construirai 100 en République de Guinée », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par la Radiodiffusion Télévision Guinéenne (RTG). Une promesse forte, qui s’inscrit dans la volonté affichée du CNRD de placer l’éducation au cœur des priorités nationales.
Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement préoccupant pour le secteur éducatif. En 2023, lors d’une intervention devant le Conseil national de la transition, l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing, avait dressé un tableau alarmant de la situation. Il révélait que 1 080 écoles publiques à travers le pays étaient encore abritées sous des hangars de fortune, exposant élèves et enseignants aux intempéries. À cela s’ajoutaient 2 058 écoles et établissements sans latrines, 5 710 sans points d’eau potable, ainsi qu’un déficit national estimé à plus de 234 000 tables-bancs.
Face à ces chiffres, la construction d’écoles modernes apparaît comme une réponse structurelle à un problème de longue date. Pour de nombreux observateurs, le modèle Barry Diawadou pourrait contribuer à améliorer non seulement les conditions d’apprentissage, mais aussi l’attractivité de l’école publique, souvent concurrencée par le privé dans les zones urbaines.
Reste désormais la question de la mise en œuvre effective de cette ambition présidentielle. La construction de 100 écoles de ce type à l’échelle nationale nécessitera des ressources financières importantes, une planification rigoureuse et un suivi transparent. Mais pour les élèves de Petit Simbaya, de Matoto et de Gbessia, le changement est déjà visible. Et pour beaucoup de parents, cette inauguration nourrit l’espoir d’un avenir scolaire meilleur pour leurs enfants.
Mamadouba CAMARA