À l’approche des festivités de fin d’année 2025 et du passage à la nouvelle année, les autorités guinéennes ont pris une décision forte pour prévenir tout risque sécuritaire. Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD), le général à la retraite Ibrahima Kalil Condé, a annoncé l’interdiction formelle des feux d’artifice sur l’ensemble du territoire national.
Dans un communiqué officiel rendu public, le département en charge de l’administration du territoire justifie cette mesure par « des impératifs liés à la sécurité intérieure et au maintien de l’ordre public ». Une décision qui intervient dans un contexte où les périodes festives sont souvent marquées par des rassemblements massifs, des mouvements de foule et parfois des incidents liés à l’utilisation incontrôlée d’engins pyrotechniques.
Selon le communiqué, la vente, la détention et l’utilisation des feux d’artifice sont strictement interdites du mercredi 24 décembre 2025 au vendredi 5 janvier 2026 inclus. Cette mesure concerne aussi bien les particuliers que les commerçants et les organisateurs d’événements, sans exception. L’objectif affiché est clair : éviter les accidents, prévenir les incendies et limiter les troubles à l’ordre public pendant cette période sensible.
Le ministère précise qu’à l’issue de cette période d’interdiction, toute utilisation de feux d’artifice sera soumise à une autorisation préalable expresse délivrée par le MATD, conformément aux textes réglementaires en vigueur. Autrement dit, aucune initiative individuelle ou privée ne sera tolérée sans aval officiel, afin de garantir un encadrement strict et sécurisé de ce type d’activités.
Dans son message, le ministre Ibrahima Kalil Condé en apelle au sens civique et à la responsabilité de tous. Il exhorte l’ensemble des citoyens à respecter scrupuleusement cette décision prise « dans l’intérêt supérieur de la sécurité publique ». Pour les autorités, la réussite des fêtes de fin d’année ne se mesure pas à l’intensité des explosions lumineuses dans le ciel, mais à la capacité collective de célébrer dans le calme, la paix et la sécurité.
La mise en œuvre de cette interdiction a été confiée aux représentants de l’État à l’intérieur du pays. Les gouverneurs de régions, les préfets et les sous-préfets sont chacun chargés, dans leurs zones de compétence respectives, de veiller à l’application stricte de la mesure. Des contrôles pourraient ainsi être renforcés dans les marchés, les lieux de stockage et les espaces publics afin de prévenir toute infraction.
Cette décision, bien que contraignante pour certains habitués des feux d’artifice lors des célébrations, s’inscrit dans une logique de prévention et de protection des populations. Chaque année, des incidents parfois graves sont enregistrés en lien avec l’usage anarchique de produits pyrotechniques, mettant en danger des vies humaines et des biens matériels.
En optant pour l’anticipation et la fermeté, les autorités guinéennes entendent garantir des fêtes de fin d’année sereines, sans drame ni perturbation majeure. Un message clair est ainsi adressé à tous : la sécurité collective prime sur les traditions festives à risque. À chacun désormais de jouer sa partition pour que la transition vers la nouvelle année se fasse dans la paix et la responsabilité.
Mamadouba CAMARA