Il arrive un moment précis dans la vie où tout bascule. Ce n’est pas forcément le jour où l’argent arrive, ni celui où les opportunités se multiplient. C’est souvent un instant intérieur, silencieux, mais décisif : le jour où tu refuses les excuses. À partir de cet instant, tu cesses d’expliquer ton immobilisme et tu commences à assumer ton avenir.
Les excuses sont confortables. Elles rassurent l’ego et calment la conscience. Manque de temps, manque de moyens, manque de soutien, manque de chance. Elles sont parfois réelles, souvent compréhensibles, mais toujours limitantes lorsqu’elles deviennent une habitude. Tant que l’on s’abrite derrière elles, on donne à l’environnement, aux circonstances ou aux autres le pouvoir de décider à notre place.
Refuser les excuses ne signifie pas nier les difficultés. Cela signifie refuser de leur donner le dernier mot. Dans de nombreuses réalités africaines, les obstacles sont bien présents : chômage, précarité, instabilité, manque d’infrastructures. Pourtant, certains avancent malgré tout. Ce qui les distingue n’est pas l’absence de problèmes, mais la décision ferme de ne plus s’y cacher.
Le jour où tu refuses les excuses, tu changes ton langage intérieur. Tu remplaces « je ne peux pas » par « comment puis-je faire autrement ? ». Tu comprends que le progrès commence par la responsabilité. Non pas la responsabilité écrasante, mais celle qui libère. Celle qui te rend acteur plutôt que spectateur de ta propre vie.
Ce changement transforme aussi ton rapport à l’échec. Au lieu de t’en servir comme justification pour abandonner, tu l’utilises comme information pour t’améliorer. Tu ne cherches plus des coupables, tu cherches des solutions. Tu acceptes que la réussite ne soit pas immédiate, mais tu refuses qu’elle soit impossible. C’est à ce moment-là que la discipline remplace les excuses et que l’action prend le dessus sur la plainte.
Refuser les excuses, c’est aussi faire preuve de courage. Le courage de reconnaître ses limites sans s’y enfermer. Le courage d’admettre ses erreurs sans se condamner. Le courage de commencer petit, d’avancer lentement, mais d’avancer quand même. Beaucoup attendent des conditions parfaites pour agir, oubliant que ces conditions ne viennent presque jamais.
Dans un monde où la comparaison est constante et la pression sociale forte, refuser les excuses devient un acte de maturité. Tu comprends que ta vie ne changera pas parce que les autres auront compris ta situation, mais parce que toi, tu auras décidé d’agir malgré elle. Ce choix est souvent inconfortable, mais il est profondément transformateur.
Le succès, la stabilité et l’épanouissement ne naissent pas de l’absence d’excuses chez les autres, mais de leur refus chez soi. Et ce refus marque toujours un tournant. À partir de là, chaque jour devient une opportunité de faire mieux, même imparfaitement.
Ta vie ne change pas quand les excuses disparaissent du monde.
Elle change quand elles disparaissent de ton esprit.
Par Mamadouba CAMARA
Rédacteur en Chef – www.lereveil224.info
