La ville de Conakry vient de connaître un tournant majeur dans la protection des enfants et la régulation des espaces de loisirs. À travers un communiqué solennel publié ce 9 décembre 2025, le Parquet spécial du Tribunal pour Enfants de Conakry a annoncé une série de mesures strictes, rappelant une interdiction formelle qui, jusque-là, était trop souvent ignorée : aucun mineur âgé de moins de dix-huit ans ne doit être admis dans les bars, boîtes de nuit, hôtels, maisons closes, plages, salles de spectacles ou tout autre lieu de divertissement similaire.
Cette décision repose sur les dispositions des articles 790, 791, 792, 793 et 794 du Code de l’Enfant, qui définissent clairement les espaces déconseillés ou interdits aux mineurs. Mais face à la recrudescence de jeunes retrouvés la nuit dans des endroits inadaptés et dangereux pour leur intégrité, le Parquet dit vouloir appliquer la loi avec une rigueur nouvelle. Il rappelle avec insistance aux parents, tuteurs et responsables légaux qu’ils ont une obligation irréfutable : veiller à ce que les enfants ne circulent pas seuls la nuit et qu’ils bénéficient d’un accompagnement approprié.
Le communiqué souligne aussi la responsabilité partagée entre institutions et familles. Les gérants et exploitants de lieux de loisirs sont désormais avertis : le non-respect de ces dispositions expose à des poursuites judiciaires immédiates. Le Parquet prévient qu’aucune tolérance ne sera accordée et que chaque infraction fera l’objet de mesures exemplaires pour protéger les mineurs et préserver la moralité publique.
Cette fermeté vise un objectif clair : mettre fin aux dérives qui exposent de nombreux jeunes à des milieux de débauche, de violence, de consommation de stupéfiants ou d’exploitation. Dans une capitale où les soirées festives rassemblent un public de plus en plus varié, la présence de mineurs dans des espaces réservés aux adultes était devenue un sujet de préoccupation nationale. Désormais, bars, discothèques et autres établissements de nuit sont sommés de contrôler rigoureusement les entrées, sous peine de sanctions sévères.
Le Parquet appelle également les unités de police judiciaire à assurer un contrôle renforcé sur le terrain, avec diligence et fermeté. Des opérations pourraient être menées dans les prochains jours pour vérifier le respect de ces nouvelles orientations. L’objectif est de créer un environnement nocturne plus sûr et conforme aux lois du pays.
Au-delà de l’annonce, c’est un message fort adressé à toute la communauté : la protection des enfants n’est pas négociable. Conakry semble entrer dans une nouvelle phase où la lutte contre l’exposition précoce des jeunes à des milieux sensibles devient une priorité absolue. Reste à savoir comment ces mesures seront appliquées et dans quelle mesure elles permettront de changer les habitudes, tant du côté des parents que des gestionnaires d’établissements.
Ce communiqué marque donc une étape importante dans la défense des droits de l’enfant, dans une société en pleine mutation où les tentations et les risques liés à la vie nocturne ne cessent de croître. Pour le Parquet, la ligne est désormais claire : la protection de l’enfance passe par la rigueur, la responsabilité et l’engagement de tous.
Mamadouba CAMARA