La crise qui secoue le secteur éducatif guinéen depuis le 1er décembre continue de s’aggraver, plongeant des milliers d’élèves dans une incertitude grandissante. Déclenchée par l’intersyndicale SNE-FSPE, la grève générale et illimitée paralyse désormais l’essentiel du système scolaire, public comme privé, et révèle l’ampleur d’un malaise profond que ni les négociations ni les tentatives d’apaisement n’ont réussi à contenir.
Ce lundi matin, le constat était le même dans plusieurs quartiers de Conakry. Du lycée 1er Mars de Matam au lycée Dr Ibrahima Fofana, en passant par le collège public d’Entag et le lycée-collège de Sonfonia, les élèves erraient, désœuvrés, devant des établissements silencieux. Des adolescents, lassés d’attendre un retour en classe qui ne vient pas, ont donné libre cours à leur exaspération, dénonçant l’absence répétée de leurs enseignants depuis plus d’une semaine. Les scènes d’indignation captées par des passants donnent la mesure d’un blocage qui touche de plein fouet la jeunesse, première victime de ce bras de fer syndical.
Au cœur du conflit, l’intersyndicale SNE-FSPE campe sur ses positions et rejette catégoriquement le protocole d’accord récemment signé entre le gouvernement et le SLECG. Selon elle, les revendications majeures, notamment l’adoption du Statut particulier des enseignants, n’ont pas été prises en compte. Un point de discorde majeur qui maintient la grève dans une impasse préoccupante.
Alors que les élèves, les parents et les enseignants vivent l’une des pires crises scolaires de ces dernières années, une question se pose : combien de temps encore le pays peut-il supporter une telle paralysie ? L’avenir de milliers de jeunes se joue dans cette confrontation. La responsabilité, désormais, pèse sur les autorités et les organisations syndicales, appelées à renouer un dialogue franc et efficace pour sortir le système éducatif guinéen de cette impasse.
Mamadouba CAMARA