Guinée-Bissau : après le coup d’État, Umaro Sissoco Embaló trouve refuge à Brazzaville
Le renversement du pouvoir en Guinée-Bissau continue de provoquer des secousses politiques majeures dans la sous-région. Au lendemain du coup d’État qui a mis fin au régime d’Umaro Sissoco Embaló, l’ancien président a quitté le Sénégal dans la nuit de vendredi à ce samedi 29 novembre pour rejoindre Brazzaville, où il a trouvé refuge. Une source au sein de la présidence congolaise a confirmé son arrivée, précisant que le voyage s’est effectué à bord d’un avion privé affrété par l’État du Congo-Brazzaville.
L’ex-chef d’État avait fait une première escale à Dakar, ville où il possède une résidence. Mais dès son arrivée, jeudi 27 novembre au soir, il avait confié à ses proches que le Sénégal ne serait qu’une étape provisoire. Selon plusieurs observateurs, ses plans de départ auraient été accélérés par les déclarations du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, qui, sans le nommer, a ouvertement mis en cause sa responsabilité dans les événements électoraux ayant précédé le putsch. « Il faut dire que ce qu’il s’est passé est une combine », a-t-il lancé devant les députés, estimant que la commission électorale aurait dû “rendre sa victoire au vrai gagnant”.
Face à ce climat politique tendu, Umaro Sissoco Embaló a préféré prendre ses distances. Il s’est tourné vers un pays qu’il connaît bien : le Congo-Brazzaville. Sa relation étroite avec Denis Sassou-Nguesso, président du Congo, n’est un secret pour personne. Les deux hommes échangent régulièrement, et Embaló avait même prévenu Sassou-Nguesso du coup d’État en préparation dès le mercredi. Leur proximité est ancienne, nourrie par de fréquentes visites, notamment à Oyo, le village natal du dirigeant congolais.
Arrivé avec une douzaine de collaborateurs et de proches, l’ancien président bissau-guinéen a été installé dans un hôtel haut de gamme de Brazzaville. Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur la durée de son séjour ni sur les intentions des nouvelles autorités militaires de Guinée-Bissau à son égard. Mais une chose est sûre : ce déplacement ouvre un nouveau chapitre dans l’après-pouvoir d’Umaro Sissoco Embaló, tandis que son pays plonge dans une période d’incertitude politique majeure.
Mamadouba CAMARA
