Guinée-Bissau : un double scrutin décisif pour l’avenir politique du pays
La Guinée-Bissau vit ce 23 novembre une journée déterminante pour son avenir. Dès les premières heures du matin, les électeurs ont afflué vers les centres de vote pour participer au double scrutin présidentiel et législatif qui pourrait redéfinir l’équilibre politique de ce petit État d’Afrique de l’Ouest, frontalier de la Guinée. Plus de 860 000 citoyens sont appelés à exercer leur droit civique dans un climat marqué par l’attente, l’incertitude et un fort enjeu de stabilité.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures et doivent fermer à 17 heures, avant l’annonce des premiers résultats provisoires attendus au plus tard jeudi. Douze candidats convoitent la magistrature suprême, mais tous les regards sont tournés vers le président sortant Umaro Sissoco Embaló, 53 ans, présenté comme favori pour remporter la victoire dès le premier tour. Son principal adversaire, Fernando Dias da Costa, bénéficie quant à lui du soutien du PAIGC, dont la candidature a été invalidée par la Cour suprême, ainsi que de l’Alliance patriotique inclusive Cabas Garandi.
En parallèle, les électeurs renouvellent les 102 sièges du Parlement, dissous en décembre 2023 après une période de tension institutionnelle. Depuis cette dissolution, le pays est dirigé par ordonnances présidentielles, une situation qui renforce l’importance de ce vote législatif pour rétablir un équilibre des pouvoirs durable.
Pour garantir un processus électoral apaisé, plus de 6 700 éléments des forces de sécurité ont été mobilisés, dont des membres de la mission de stabilisation de la CEDEAO. Leur présence vise à prévenir tout incident et à rassurer une population habituée aux crises politiques à répétition.
À l’heure où les Bissau-Guinéens s’expriment dans les urnes, c’est bien plus qu’un président et des députés qu’ils cherchent à élire : c’est une nouvelle trajectoire politique qu’ils ambitionnent de tracer, avec l’espoir de tourner la page des turbulences et de consolider définitivement la stabilité nationale.
Mamadouba CAMARA