Macron en Afrique du Sud : un soutien affiché à Pretoria à la veille d’un G20 sous tensions

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À la veille de l’ouverture d’un G20 particulièrement attendu, Emmanuel Macron a posé ses valises en Afrique du Sud ce 21 novembre dans l’après-midi, après une courte escale à l’île Maurice. Le président français a entamé à Johannesburg et Pretoria une série d’engagements bilatéraux destinés à renforcer le dialogue stratégique entre Paris et Pretoria, tout en préparant le terrain pour les discussions multilatérales à venir.

Le point fort de cette visite a été un tête-à-tête de quarante-cinq minutes entre Emmanuel Macron et son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Les deux dirigeants, dont la proximité personnelle est souvent soulignée, ont passé en revue les grandes priorités de la présidence sud-africaine du G20. Prévention des risques de catastrophes naturelles, gestion durable de la dette, enjeux autour des minerais critiques et financement de la transition énergétique figuraient au cœur des échanges. Le chef de l’État français a réaffirmé l’engagement de Paris pour la défense d’un multilatéralisme efficace, position qu’il partage avec son partenaire sud-africain.

La situation politique à Madagascar s’est également invitée dans les discussions. Emmanuel Macron, qui avait promis la veille à Maurice que la France accompagnerait la transition malgache avec « ouverture » et « responsabilité », a profité de l’entretien pour évoquer les contours de cet appui.

La visite a ensuite pris un ton solennel lorsque le président français s’est rendu au mémorial de Freedom Park à Pretoria. Aux côtés du vice-président Paul Mashatile, il a participé à une cérémonie rendant hommage aux Français qui se sont engagés dans la lutte contre l’apartheid. Quinze nouveaux noms ont été ajoutés sur les murs du site, rejoignant les cinq déjà gravés. Parmi eux, des figures intellectuelles comme Aimé Césaire, Jean-Paul Sartre ou encore Frantz Fanon. « L’esprit du Freedom Park doit nous inspirer », a martelé Emmanuel Macron, appelant ce lieu à devenir une « place d’espoir et d’exigence ».

Sur le plan diplomatique, la France se positionne comme un allié de poids pour Pretoria dans la conduite de ce G20, malgré un contexte international marqué par les divergences et l’absence de plusieurs dirigeants majeurs. Paris mise sur un rôle de facilitateur, soucieux d’aider l’Afrique du Sud à bâtir un consensus solide autour de ses priorités. Le président français est d’ailleurs arrivé accompagné de ses ministres des Affaires étrangères et des Finances, signe de l’importance accordée à cette séquence diplomatique.

Aucune rencontre bilatérale supplémentaire n’a pour l’heure été confirmée par l’Élysée. Les spéculations autour d’un éventuel tête-à-tête avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune ont été rapidement dissipées, ce dernier ne participant pas au sommet.

À Johannesburg, la diplomatie française se déploie donc en soutien discret mais déterminé, dans l’espoir de contribuer à un G20 apte à surmonter les fractures d’un monde en quête de repères.

Mamadouba CAMARA

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