La Guinée se souvient : Oyé Beavogui ravive la flamme du 22 novembre 1970

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Chaque 22 novembre, la Guinée replonge dans l’une des pages les plus sombres et les plus déterminantes de son histoire. Cinquante-cinq ans après l’attaque portugaise de 1970, la voix d’Oyé Beavogui est venue rappeler, avec gravité et conviction, l’importance de ne jamais laisser s’effacer la mémoire de celles et ceux qui ont résisté. L’ancien secrétaire général par intérim du PDG-RDA et ex-député a rendu un hommage vibrant aux victimes et aux héros de cet assaut, point de bascule de la lutte anticoloniale en Afrique de l’Ouest.

Cet épisode, survenu douze ans après l’indépendance de la Guinée, avait profondément marqué le jeune État guinéen. L’opération militaire menée par les forces coloniales portugaises avait causé de lourdes pertes humaines, déchiré des familles et poussé de nombreux citoyens à l’exil. Mais elle avait aussi renforcé la détermination du peuple à défendre sa souveraineté, inscrivant dans la mémoire collective une résistance farouche et unanime.

Dans son message, Oyé Beavogui a salué ce courage avec emphase. « Peuple de Guinée, fidèles combattants de la cause africaine, nous devons continuer à porter, autant que possible, la mémoire du combat de notre Peuple pour l’Afrique et l’humanité », a-t-il déclaré. Pour lui, se souvenir n’est pas seulement un devoir moral : c’est une responsabilité envers les générations futures, un socle sur lequel se construit la conscience nationale.

L’ancien dirigeant du PDG-RDA a également replacé cet événement dans son contexte continental. Selon lui, la défaite infligée aux forces portugaises ce jour-là a porté un coup fatal au colonialisme portugais en Afrique. « La défaite des hordes fascistes impérialo-portugaises dans leur agression du 22 novembre a été le point nodal qui a signé l’agonie puis la mort du colonialisme portugais », a-t-il affirmé, rappelant que cette victoire avait contribué à l’émancipation de pays lusophones comme la Guinée-Bissau.

Dans un élan de solidarité internationale, Oyé Beavogui a élargi sa réflexion à d’autres peuples qui, selon lui, subissent encore aujourd’hui les conséquences de l’ingérence étrangère. Il a ainsi évoqué le Venezuela, Cuba et tous les pays engagés dans une quête de souveraineté face aux pressions extérieures. « Nos pensées vont également à la Révolution bolivarienne du Venezuela, à Cuba et à tous ces pays qui subissent la domination et l’injustice internationale », a-t-il martelé.

Pour lui, ces nations partagent un destin commun : celui de refuser l’asservissement et d’affronter les blocus économiques et politiques imposés par les grandes puissances. « Debout, comme le peuple du 22 novembre, Cuba survivra et se relèvera. Debout, comme le peuple du 22 novembre, le Peuple de Simon Bolivar se défend et vaincra », a conclu Oyé Beavogui, comme pour rappeler que la résistance n’a jamais été une affaire d’époque mais un combat permanent.

À travers cet hommage, c’est toute une mémoire nationale qui refait surface. Un rappel puissant que la Guinée, malgré les épreuves, a toujours su se tenir debout. Et que l’histoire n’est pas seulement un héritage, mais une force qui continue d’inspirer l’avenir.

Mamadouba CAMARA

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