Conakry déjoue une filière de cocaïne : une saisie majeure révèle un réseau bien structuré

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L’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry a été le théâtre, dans la nuit du 11 novembre, d’une opération minutieuse qui a mis au jour une filière de trafic de cocaïne à destination de l’Europe. L’information a été confirmée ce vendredi 21 novembre 2025 par l’Office central antidrogue, révélant une affaire aux ramifications transnationales. Cette saisie de 5,4 kilogrammes de cocaïne marque un nouveau coup d’arrêt dans la lutte contre les réseaux criminels qui tentent de transformer la Guinée en couloir stratégique.

Tout est parti d’un simple contrôle de routine. Les services douaniers, dont les agents scrutent quotidiennement des centaines de colis, ont repéré un paquet dont la densité attirait l’attention. Le passage au scanner a immédiatement éveillé des soupçons. En présence des autorités compétentes, le colis a été ouvert. À l’intérieur, une trouvaille digne des méthodes les plus ingénieuses des trafiquants : plus de 5 kg de cocaïne soigneusement compressés et enfouis dans du savon noir, un subterfuge qui visait à tromper les systèmes de détection et contourner les contrôles.

La femme chargée de transporter le colis n’a pas tardé à être interpellée. Face aux enquêteurs, elle a assuré n’avoir aucune connaissance du contenu réel de la marchandise. Un discours classique dans ce type d’affaire, mais qui n’a pas freiné les investigations. Les équipes de l’OCAD ont rapidement établi une piste qui les a menés jusqu’au véritable propriétaire du colis. Ce dernier, appréhendé à son tour, a reconnu les faits et admis agir en collaboration avec un complice basé en Europe. L’aveu confirme ce que les services de sécurité soupçonnent depuis des années : la présence de réseaux bien structurés exploitant les failles logistiques pour organiser leurs opérations.

L’enquête ne s’est pas arrêtée là. Un responsable d’une entreprise privée spécialisée dans l’acheminement de colis a également été placé en garde à vue. Les enquêteurs cherchent à comprendre l’étendue de son implication, notamment s’il facilitait volontairement le passage de certaines marchandises ou s’il servait d’intermédiaire dans une chaîne plus vaste. Son arrestation pourrait constituer un élément clé pour démanteler des complicités internes souvent difficiles à détecter.

Consciente de la dimension internationale du dossier, l’OCAD a immédiatement sollicité ses partenaires européens. Selon l’institution, ces derniers ont déjà ouvert une enquête en vue d’identifier et d’interpeller le destinataire final de la drogue. Cette coopération renforcée illustre l’importance stratégique de la lutte conjointe contre le trafic transfrontalier, un phénomène qui ne connaît ni frontières ni limites et qui met à l’épreuve les capacités de surveillance des États.

Cette opération réussie envoie un signal fort aux trafiquants : la vigilance demeure maximale dans les points névralgiques du pays. Elle rappelle également les défis constants auxquels la Guinée est confrontée, entre réseaux sophistiqués, complicités locales et tentatives répétées d’exporter des stupéfiants vers l’Europe. Pour l’OCAD, cette saisie démontre la nécessité de renforcer la formation, les équipements et la coopération internationale afin de mieux anticiper les nouvelles méthodes adoptées par les trafiquants.

En attendant les suites judiciaires, cette affaire met une fois de plus en lumière l’engagement des services de sécurité guinéens dans la protection du territoire et le démantèlement des réseaux criminels qui cherchent à s’y implanter.

Mamadouba CAMARA

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