Le gouvernement guinéen vient d’ouvrir une séquence cruciale de son dispositif de gouvernance. Ce jeudi 20 novembre 2025, le Premier ministre Bah Oury a officiellement lancé l’évaluation finale des Contrats Annuels de Performance (CAP), un rituel désormais incontournable pour mesurer l’efficacité de l’action publique. L’exercice s’inscrit dans le cadre national de pilotage et de redevabilité, instauré depuis la signature des lettres de mission remises à chaque ministre. Il vise à apprécier l’exécution des engagements, identifier les obstacles rencontrés et tracer les priorités pour l’année prochaine.
Pour cette première journée, c’est le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) qui a ouvert les travaux devant la Commission d’évaluation. Une année « charnière », selon ses responsables, marquée par plusieurs chantiers majeurs. Le département a notamment mis en avant la préparation et l’organisation des échéances électorales, le renforcement du contrôle et de la gestion des frontières, l’amélioration des dispositifs de réponse face aux catastrophes, ainsi que les avancées obtenues grâce aux interventions de l’Agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC), un acteur clé dans la transformation du développement local.
À l’issue de la présentation, le Secrétaire général du MATD, Mohamed Sikhé Camara, a souligné l’orientation prioritaire rappelée par le Premier ministre. « Le Premier ministre a insisté sur un point très important : poursuivre le processus de décentralisation à travers la mise en place de la charte de la déconcentration, un axe majeur dans le renforcement du rôle des gouvernants en matière de territorialisation », a-t-il déclaré. Cette charte, attendue depuis plusieurs années, doit permettre d’accélérer la distribution des compétences, rapprocher l’administration des citoyens et améliorer l’efficacité de l’action publique au niveau local.
Après le MATD, d’autres ministères ont défilé devant la Commission pour présenter leurs résultats et justifier les écarts éventuels entre objectifs et réalisations. Ce processus d’évaluation se poursuivra jusqu’au 25 novembre. Il permettra au gouvernement de dresser un tableau précis des performances sectorielles et d’ajuster les orientations stratégiques avant l’entrée dans l’année 2026.
À travers cette démarche, l’exécutif réaffirme sa volonté de renforcer la transparence, la responsabilité des institutions et l’exigence de résultats. Une dynamique indispensable pour consolider la confiance citoyenne et améliorer la qualité de la gouvernance publique.
Mamadouba CAMARA