La candidature de Toumba Diakité rejetée, ses avocats crient à l’injustice

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La polémique enfle autour du rejet de la candidature d’Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, à la prochaine échéance électorale. Le Parti pour la Réconciliation et le Travail (PRT), dirigé par l’ancien condamné pour crimes contre l’humanité dans le cadre du procès du 28 septembre 2009, voit sa participation refusée, suscitant la colère de ses avocats.

Ce mercredi, Me Lanciné Sylla et Me Paul Yomba Kourouma ont tenu une conférence de presse à la Maison de la presse pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « dysfonctionnement administratif » ayant compromis le droit de leur client à concourir.

Pour Me Lanciné Sylla, l’État porte la responsabilité principale. « Par l’article 129 du Code électoral et par la Constitution, le collège médical n’existait pas. Il a fallu une ordonnance du Premier président pour qu’il soit institué. Pourquoi, pour d’autres institutions comme la commission de l’application des peines, rien n’a-t-il été fait ? », a-t-il interrogé. Selon lui, l’impossibilité pour Toumba Diakité de se présenter devant ce collège ne saurait être imputée au candidat. « À l’impossible, nul n’est tenu », a-t-il insisté, demandant à la Cour suprême de reconsidérer la décision de rejet.

De son côté, Me Paul Yomba Kourouma a souligné le poids politique de son client. « En prison, Toumba est devenu une figure incontournable du pays et même au-delà. Il a été désigné ‘Homme de l’année’ et proclamé ambassadeur de la paix », a-t-il rappelé. L’avocat a également mis en avant le maillage territorial impressionnant du PRT : en trois ans, 360 bureaux ont été installés dans les 33 préfectures du pays et dans tous les quartiers de Conakry, avec des charges financières importantes, dépassant 200 millions de francs guinéens.

Sur le fond du dossier, Me Kourouma précise que la candidature de Toumba Diakité remplissait onze pièces sur douze. Le seul manquement concerne l’examen médical, rendu impossible par le refus du ministère de la Justice de permettre sa présentation devant le collège médical. « C’est une illustration claire de l’inertie de l’État », a-t-il dénoncé.

Les avocats demandent désormais que justice soit rendue et que la candidature de Toumba Diakité soit rétablie. « La Cour suprême a l’occasion de montrer qu’elle est véritablement la gardienne de la justice et de l’égalité entre les candidats », conclut Me Sylla.

Mamadouba CAMARA

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