« C’est un cauchemar » : Nicolas Sarkozy libéré après vingt jours de détention provisoire
L’ancien président français Nicolas Sarkozy va quitter la prison de la Santé à Paris, où il était détenu depuis vingt jours. La cour d’appel de Paris a ordonné, ce lundi 10 novembre, sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, suivant ainsi les réquisitions du parquet général.
La décision s’accompagne toutefois de conditions strictes : la justice interdit à Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec le garde des Sceaux, Gérald Darmanin. Ce dernier lui avait rendu visite fin octobre, un geste qui avait suscité une vive controverse, notamment au sein du corps judiciaire.
Apparaissant en visioconférence depuis sa cellule, l’ancien chef de l’État a livré un témoignage empreint d’émotion. « C’est dur. C’est très dur, ça l’est certainement pour tout détenu. Je dirais même que c’est éreintant », a-t-il déclaré, le visage fermé. Il a tenu à saluer le personnel pénitentiaire, qu’il a décrit comme « d’une humanité exceptionnelle », ajoutant que cette bienveillance avait rendu « ce cauchemar supportable ».
Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy a confié ne « jamais avoir imaginé » connaître un jour la prison. Son incarcération, une première pour un ancien président de la Ve République, a profondément marqué l’opinion publique et relancé le débat sur la responsabilité pénale des anciens dirigeants.
Si sa libération provisoire met fin à une détention éprouvante, l’ex-chef d’État reste sous le coup de plusieurs procédures judiciaires, dont certaines liées à des soupçons de financement illégal de campagne et de corruption. L’affaire est loin d’être terminée, mais cette sortie de prison marque un tournant dans un feuilleton politico-judiciaire qui continue de diviser la France.
Mamadouba CAMARA