Sénégal : la vérité sur la dette éclate, le pays au bord du gouffre financier
Le réveil est brutal pour le Sénégal. Depuis la révélation d’une dette cachée colossale laissée en héritage par l’ancien régime de Macky Sall, le pays peine à redresser la barre. Un an après le changement de pouvoir, les finances publiques sont à genoux, et le gouvernement actuel se heurte à un mur dans ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).
Les discussions engagées ces dernières semaines avec l’institution financière n’ont pas abouti à un accord de soutien, plongeant davantage Dakar dans l’incertitude. Selon des sources proches du dossier, le FMI exige une transparence totale sur les engagements financiers dissimulés, ainsi qu’un plan de restructuration drastique avant toute aide.
Cette situation alarmante découle d’une accumulation de dettes non déclarées, contractées sous divers programmes d’infrastructures et de partenariats publics-privés. Ce qui, sur le papier, semblait un moteur de développement, s’est transformé en un fardeau écrasant pour les comptes publics.
Aujourd’hui, le risque de défaut de paiement plane sérieusement. Les réserves de change fondent, les dépenses publiques explosent, et les investisseurs commencent à perdre confiance. Le gouvernement tente de rassurer, mais les marges de manœuvre sont limitées.
« Le pays fait face à la réalité d’années de gestion budgétaire opaque », confie un économiste basé à Dakar. « Sans un appui extérieur rapide, les conséquences sociales pourraient être graves : inflation galopante, retards de salaires, coupures budgétaires dans les services essentiels. »
Face à ce tableau sombre, le Sénégal doit choisir entre deux chemins : l’austérité imposée ou la renégociation courageuse de sa dette. Dans les deux cas, le prix politique et social risque d’être élevé.
Mamadouba CAMARA