Cameroun : les violences post-électorales à Douala frappent de plein fouet l’économie nationale
La proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun, confirmant la victoire du président sortant Paul Biya, a plongé plusieurs villes du pays dans une nouvelle vague de violences. À Douala, capitale économique, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont particulièrement perturbé la vie quotidienne et les activités commerciales.
Depuis l’annonce des résultats, des magasins ont été contraints de fermer leurs portes, des marchés désertés, et la circulation paralysée dans plusieurs quartiers stratégiques. Les scènes de tension observées dans la métropole ont provoqué des pertes considérables pour les opérateurs économiques, déjà fragilisés par un contexte d’inflation et de ralentissement des échanges.
Du côté du patronat, l’inquiétude est palpable. Les entreprises locales redoutent une nouvelle contraction de leurs revenus et un effondrement temporaire de la productivité. « Chaque journée de tension coûte des millions de francs CFA à l’économie nationale », confie un responsable du Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM), qui appelle à un retour rapide au calme et au dialogue.
Alors que le pouvoir célèbre la victoire du chef de l’État, réélu pour un nouveau mandat, une partie de la population conteste le résultat, dénonçant des irrégularités dans le processus électoral. Les observateurs craignent que ces violences post-électorales n’entachent davantage l’image du pays et ne dissuadent les investisseurs étrangers déjà prudents face au climat politique.
Pour l’heure, la situation reste tendue à Douala et dans certaines régions du pays, où les forces de sécurité sont déployées massivement. Le gouvernement promet de rétablir l’ordre, mais la facture économique, elle, s’annonce déjà lourde.
Mamadouba CAMARA