La récente libération d’Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, n’a pas tardé à susciter des réactions au sein du paysage politique guinéen. Parmi elles, celle du RPG Arc-en-ciel, l’ancien parti au pouvoir, se distingue par son ton critique. Pour la formation fondée par Alpha Condé, cette décision ne marque pas une véritable volonté d’apaisement de la part des autorités de la transition, mais plutôt une manœuvre politique soigneusement calculée.
Dans une déclaration publiée à Conakry, le RPG Arc-en-ciel estime que cette remise en liberté « ne traduit en rien un changement d’attitude des autorités de la transition » à l’égard des anciens responsables du régime déchu. Le parti parle plutôt d’une « illusion d’ouverture destinée à tromper l’opinion publique », tout en rappelant que « plusieurs de ses cadres demeurent encore injustement détenus ».
Pour le RPG, la libération d’Amadou Damaro Camara ne saurait faire oublier ce qu’il considère comme une « chasse politique » menée depuis la prise du pouvoir par le CNRD. « La justice ne doit pas être instrumentalisée pour des règlements de comptes », insiste le communiqué, tout en réaffirmant l’attachement du parti aux valeurs de dialogue et de réconciliation nationale.
Cette sortie du RPG intervient dans un contexte marqué par une tension persistante entre les autorités de la transition et les anciens dignitaires du régime Condé. Si certains observateurs y voient un geste d’apaisement, le parti jaune, lui, refuse d’y lire autre chose qu’un calcul politique.
Mamadouba CAMARA