Paul Biya : à 92 ans, le doyen des présidents africains vise un 8ème mandat au Cameroun
Le 12 octobre 2025, les Camerounais seront appelés aux urnes pour élire leur président. Parmi les 12 candidats retenus figure une personnalité qui domine la scène politique depuis plus de quatre décennies : Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982 et candidat à un huitième mandat consécutif.
Plus de 43 ans au pouvoir
Né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, dans la région du Sud, Paul Barthélemy Biya Bi Mvondo est arrivé à la tête du Cameroun le 6 novembre 1982, succédant à Ahmadou Ahidjo. Depuis, il est resté maître du jeu politique, traversant crises économiques, tensions sociales et défis sécuritaires.
À 92 ans, il détient le record de longévité au pouvoir en Afrique, devant des figures comme Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale. Son maintien à la tête du pays suscite à la fois admiration de ses partisans, qui louent sa « stabilité », et critiques de ses opposants, qui dénoncent une « confiscation du pouvoir ».
Le président sortant est candidat sous la bannière de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Ses soutiens estiment qu’il incarne l’expérience et la continuité dans un contexte régional instable.
Mais ses adversaires pointent son âge avancé et son état de santé, estimant que le pays a besoin d’un nouveau souffle. Plusieurs figures de l’opposition, dont Akere Muna, avaient tenté de contester sa candidature devant le Conseil constitutionnel, en vain.
La présidentielle du 12 octobre 2025 se déroule alors que le Cameroun fait face à de multiples défis :
- La crise anglophone qui continue de secouer le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
- La situation sécuritaire dans l’Extrême-Nord, confronté aux attaques de Boko Haram.
- Les pressions socio-économiques, avec un chômage persistant et une jeunesse en quête de perspectives.
Dans ce contexte, Paul Biya mise sur son expérience et sur l’appareil politique bien rodé du RDPC pour convaincre une nouvelle fois les électeurs.
Quoi qu’il arrive, la présence de Paul Biya dans cette élection restera un fait marquant : celle d’un homme qui, après 43 années de règne ininterrompu, tente de prolonger son influence dans un Cameroun profondément divisé mais où il demeure, encore et toujours, une figure centrale.
Mamadouba CAMARA